La Ghouta : « Trop tôt pour envisager des évacuations »
(B2) « La France est prête à recevoir toute personne évacuée par le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) de ce théâtre d'opération. Nous nous mettrons à disposition pour organiser ces évacuations avec le CICR », a déclaré le Président de la République, Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse suivant le sommet des chefs d’État et de gouvernement, à Bruxelles, vendredi 23 février.
Un "enfer sur terre"
Un acte généreux renvoyant à la situation de la Ghouta orientale en Syrie, décrite comme « l'enfer sur terre » par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cité par l'AFP, plus de 500 civils, dont une centaine d'enfants, ont péri sous les bombes déversées depuis sept jours par le régime syrien.
L'urgence absolue : soigner et apporter de l'aide alimentaire
Contactée par B2, la porte parole du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient, Iolanda Jacquemet, indique qu'il est « beaucoup trop tôt pour spéculer sur des évacuations sanitaires ». « Pour nous, l'urgence absolue est d'avoir un accès humanitaire pour sauver des vies car l'offre de santé a diminué de façon spectaculaire du fait des bombardements subis par des hôpitaux ». L'urgence du CICR est de « soigner les blessés, d'apporter des médicaments, de la nourriture et de quoi purifier l'eau ».
Une évacuation du même type qu'à Alep
En décembre 2016, le CICR avait pu évacuer près de 35.000 civils de l'enclave d'Alep, soumise à des bombardements depuis des mois. Le CICR était intervenu, en tant qu'intermédiaire neutre et impartial, après accord des parties. Cette évacuation avait été à plusieurs titres exceptionnelle. On est encore loin aujourd'hui d'une telle opération en Ghouta orientale.
NB : Selon l'ONU, en Syrie, 13,1 millions de personnes, dont 6,1 millions sont déplacées, 2,5 millions vivent dans des zones difficiles d'accès, y compris des réfugiés palestiniens, Et des centaines de milliers de civils sont pris au piège dans les zones assiégées.
(Emmanuelle Stroesser)