Des réactions européennes, plutôt mesurées, après l’assassinat de Jan Kuciak (V2)
(B2) Plusieurs personnalités européennes ont réagi après l'assassinat du journaliste slovaque Jan Kuciak. Mais ces réactions restent plutôt mesurées... Elles traduisent davantage le temps de l'émotion qu'un engagement plus important. Pour le deuxième assassinat en quelques mois d'un journaliste enquêtant sur des questions financières, on aurait pu s'attendre à l'annonce de certaines mesures. Il est vrai que la Commission européenne est empêtrée par le SelmayrGates (dénoncée par Libération) et paraît paralysée. Le Parlement européen a été plus engagé et réactif dans cet hommage rendu à notre jeune confrère slovaque.
Choqué
De Belgrade, où il est en tournée, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (CSV / PPE) a indiqué être « choqué » par cette « horrible nouvelle ». « Je condamne cet acte lâche. Le meurtre ou l'intimidation de journalistes n'ont pas leur place en Europe, ni dans aucune démocratie ».
"I am shocked by the horrible news of the assassination of Ján Kuciak and his fiancée. I condemn this cowardly act. The killing or intimidation of journalists have no place in Europe, no place in any democracy."
President @JunckerEU pic.twitter.com/DIRce6hd75— European Commission ?? (@EU_Commission) 27 février 2018
Respect et protection pour les journalistes
Des termes qui reprennent mot pour mot, sans le mot 'justice', ce qu'avait déclaré le vice-président chargé des droits fondamentaux, Frans Timmermans (PvDA/S&D), qui avait été un des premiers à réagir, lundi (26 février). « [Je suis] Choqué par l'assassinat d'un journaliste dans l'UE. Aucune démocratie ne peut survivre sans la presse libre. C'est la raison pour laquelle les journalistes méritent respect et protection. Nos pensées vont aux proches de Ján Kuciak et de sa petite amie Martina Kušnírová. La justice doit être rendue. »
Shocked by the murder of a journalist in the EU. No democracy can survive without the free press, which is why journalists deserve respect and protection. Our thoughts go out to the loved ones of Ján Kuciak & his girlfriend Martina Kušnírová. Justice must be served.
— Frans Timmermans (@TimmermansEU) 26 février 2018
Pas de repos tant que la justice n'est pas faite
Pour le président du Parlement européen Antonio Tajani (Forza Italia / PPE), l'Union européenne « ne peut [pas] accepter qu'un journaliste soit tué pour avoir fait son travail. J'appelle les autorités slovaques à lancer une enquête approfondie avec le soutien international si nécessaire pour Jan Kuciak. Comme avec Daphne Caruana Galizia, le Parlement européen ne se reposera pas jusqu'à ce que justice soit faite. »
The EU cannot accept that a journalist is killed for doing his job. I call on the Slovak authorities to launch a thorough investigation with international support if needed for Jan Kuciak. As with #DaphneCaruanaGalizia, the European Parliament will not rest until justice is done
— EP President Tajani (@EP_President) 26 février 2018
Un engagement des autorités slovaques nécessaire
« L'Europe ne peut pas prétendre être un phare de la liberté d'expression dans le monde lorsque des journalistes sont tués pour avoir dit la vérité au pouvoir » ont indiqué dans un communiqué le groupe des Verts. Les autorités slovaques doivent montrer qu'elles s'engagent à défendre la liberté d'expression et qu'elles sont prêtes à sévir contre les tentatives visant à la saper » ainsi que montrer leur « sincérité en s'attaquant de front à la corruption et au copinage » souligne le groupe européen des Verts.
Minute de silence
Une minute de silence a été observée par les eurodéputés ce mercredi (28 février) à l'ouverture de la mini session plénière du Parlement européen à Bruxelles.
(NGV avec ES)
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