Choc entre un patrouilleur turque et un patrouilleur grec en mer Egée (V3)
(B2 avec AFP) Le patrouilleur des garde-côtes a percuté, dans la nuit de lundi à mardi (13 février), le patrouilleur des garde-côtes grecs, en mer Égée orientale.
Manœuvres dangereuses
Selon la version grecque, Il était environ 23h40 heures (lundi), quand le patrouilleur turc Umut (703) s'est livré à des "manœuvres dangereuses" dans les eaux grecques en violation des règles maritimes près de l'îlot (inhabité) d'Imia (Kardak en turc). Il est alors "entré en collision sur le flanc arrière gauche du navire Gavdos (HCG 090) des garde-côtes grecs qui effectuait une patrouille dans la zone. Aucun membre de l'équipage n'a été blessé. Ce bâtiment, acquis avec des fonds européens a pour mission "de surveiller les mers grecques et les frontières européennes" précise-t-on à Athènes.
Des dégâts pour le navire grec
Le navire grec a subi des dommages et s'est rendu au Pirée pour être réparé. Il n'y a, en revanche, aucun élément d'un possible dommage pour le navire turc. Mais ce dernier étant le plus gros et le plus lourd des navires 88 mètres contre 58 mètres pour le Grec — ainsi que le rapporte le site Bosphorus –, il est possible que HCG Gavdos ait supporté le choc de la collision ».
Un regain de tension
L'incident est intervenu sur fond de regain de tension entre la Turquie, Chypre et la Grèce, après des menaces du président turc, Recep Tayyip Erodgan, contre l'exploitation du gaz dans les eaux chypriotes. Deux bateaux de guerre turc et grec étaient déjà entrés en collision près d'Imia le 17 janvier dernier, un incident rapidement clos côté grec qui l'avait imputé à une "probable erreur du navire turc" (1).
Une attitude turque provocatrice ?
« Nous voyons ces derniers temps une attitude turque provocatrice qui nous préoccupe très sérieusement », dans un contexte de « déstabilisation dans la région » indique le communiqué du ministère grec des Affaires étrangères. Le ministère a engagé une « démarche de protestation ». Dans la journée de mardi (13 février), le Premier ministre grec Alexis Tsipras, a eu une conversation par téléphone, avec son homologue turc, Binali Yildirim, à sa demande (précise-t-on du coté grec).
Un coup de téléphone pour s'expliquer
Selon le communiqué, le Premier ministre grec a « vigoureusement rappelé à son homologue turc que des événements comme [celui-ci] sapent directement les relations gréco-turques et le droit international et violent ». Il a souligné la « nécessité de mettre fin immédiatement les violations turques de plus en plus provocatrices dans les eaux territoriales et l'espace aérien des îles grecques de la mer Egée et de désamorcer les tensions [et] d'intensifier les discussions sur les mesures de confiance ».
Le coup d'état en Turquie n'a rien arrangé
L'accueil par la Grèce, sur décision de justice, de huit militaires qui s'étaient enfuis après le coup d'état de juillet 2017 n'a pas vraiment aidé à apaiser les tensions. Ankara considère comme une attitude déloyale la position d'Athènes, même si celle-ci ne repose pas sur une décision politique mais sur une décision de justice. Malgré tout les relations entre les deux pays se maintiennent. Ainsi la Turquie respecte (plus ou moins) l'accord de restriction des réfugiés et migrants vers la Grèce.
(NGV avec AFP)
(1) La tension entre les deux pays n'est pas nouvelle. Une confrontation militaire entre les deux y avait été évitée de justesse, sur intervention américaine, en janvier 1996.
version complétée avec les propos du premier ministre grec Tsipras, des précisions sur les navires en cause, l'horaire de l'incident, les dégâts occasionnés et la photo.