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Deux militaires de Barkhane tués au combat au Mali (V3)

(B2) Deux Spahis de Valence sont morts « au combat » ce matin au Mali a confirmé la ministre des Armées ce mercredi (21 février).

Victimes d'un IED à bord de leur blindé

Le maréchal des logis-chef Emilien Mougin et le brigadier-chef de 1re classe Timothée Dernoncourt du 1er régiment de Spahis de Valence étaient engagés dans une « vaste opération de contrôle de zone » dans la région de Ménaka, frontalière avec le Niger, quand leur véhicule blindé léger a « été frappé par un engin explosif improvisé » précise l'état-major des armées. Un troisième militaire (le chef du détachement, le colonel François-Xavier Héon) a été légèrement blessé. Le groupement tactique désert blindé (GTDB) est actuellement engagé dans des opérations de contrôle de zone dans cette région, et plus largement dans celle des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Le chef de corps sciemment visé

(Maj) Le véhicule du chef du groupement tactique désert blindé semble bien avoir été directement visé par l’attaque. L’engin explosif improvisé a été, « selon toute vraisemblance, déclenché à distance sur la base de renseignement fiable » indique Jean-Do Merchet de Secret Défense. C'est-à-dire au moment où passait le véhicule du colonel François-Xavier Héon, qui était « en cinquième position dans la colonne » (et non en première position comme il est d'usage) ; véhicule qui pouvait cependant être « reconnaissable par les antennes spécifiques à la version de commandement ». L’officier, chef de corps du 1er régiment de spahis, n’a été que « très légèrement blessé dans l’attaque et il reste sur le théâtre » à la tête de son groupement, écrit notre confrère généralement bien informé.

L'hommage du CEMA et de l'Union européenne

Dans un message, adressé via facebook le chef d'état-major des armées, François Lecointre, a salué « l’engagement de nos soldats tombés ce jour, leur courage et leur abnégation dans le combat contre les groupes armés terroristes ». La chef de la diplomatie européenne, par le biais de sa porte-parole, a tenu à « présente[r] ses sincères condoléances aux familles des victimes et à la France ». Mais aussi d'adresser un message politique, à la veille de l'ouverture de la conférence du G5 Sahel. « Nous réitérons notre soutien aux forces françaises de l'Opération Barkhane pour leurs efforts en faveur de la sécurité du Mali et de la région du Sahel ». NB : une minute de silence a été observée en hommage, avant la conférence du G5 Sahel, par tous les participants.

Une situation instable au Mali qui inquiète

La situation au Mali semble loin d'être calmée. Et tant la Minusma, la force de l'ONU, que les FAMA, les forces armées maliennes, perdent régulièrement des hommes. Si l'opération "Barkhane" est un peu moins touché, le bilan n'en est pas moins rude. Le dernier incident porte à 12 le nombre de soldats tués depuis l'été 2014 et le début des opérations Barkhane, et à 22 depuis début 2013 et l'opération Serval (1). Les pays voisins, notamment le Niger, sont passablement inquiets de l'instabilité malienne aggravée par la porosité des frontières.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) In Memoriam. La liste des noms décédés dans le cadre de l'opération Serval et de l'opération Barkhane

Mis à jour le 21.2 avec la réaction de l'Union européenne et le 26.2 avec les éléments sur le blessé chef de détachement et la minute de silence lors de la conférence du G5 Sahel

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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