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Syrie, Ukraine… Entre Paris et Moscou, la diplomatie du téléphone

La visite prévue à St Petersbourg du président Macron peut être vue comme la réponse à l'invitation à Versailles en mai 2017 (crédit : Elysée mai 2017/ Archives B2)

(B2 avec AFP) Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus vendredi au téléphone pour discuter de la situation en Syrie et en Ukraine, a annoncé le Kremlin.

Cet entretien visait notamment à préparer la visite de Emmanuel Macron en Russie, où il doit participer au Forum économique de Saint-Pétersbourg (24-26 mai) et participe de la diplomatie "tout azimut" du président français. Il n'a d'ailleurs pas été question que de Syrie mais aussi de l'Ukraine, dans le cadre des discussions "format Normandie".

Tout faire pour mettre fin à la situation dans la Ghouta

Emmanuel Macron a demandé à son homologue russe de "tout faire pour que le régime syrien mette un terme à la dégradation insoutenable de la situation humanitaire dans la Ghouta orientale et à Idlib" et exprimé "sa préoccupation" sur "l'emploi possible de chlore" contre les civils. Le président français a "exprimé sa préoccupation sur les indications faisant état de l'emploi possible de chlore à plusieurs reprises contre des populations civiles en Syrie au cours de ces dernières semaines", précise l'Elysée dans un communiqué. Il a "souligné que la détermination de la France pour lutter contre l'impunité dans l'utilisation des armes chimiques était sans faille".

Une nécessité : renforcer la coordination

Les deux présidents ont souligné "l'importance de renforcer la coordination russo-française sur les principaux aspects du dossier syrien", insiste-t-on côté Kremlin. Ils ont fait part de leur "intérêt à faire avancer les négociations inclusives intersyriennes à Genève" compte tenu des résultats du Congrès du dialogue national syrien, qui a eu lieu le 30 janvier à Sotchi (Russie). Ils ont évoqué les "possibilités d'aide" aux travaux de reconstruction de la Syrie, selon la même source.

L'application des accords de Minsk en question

Les présidents russe et français ont aussi discuté de "la situation en Ukraine en mettant l'accent sur la nécessité de mettre pleinement en oeuvre" les accords de paix de Minsk, visant à mettre fin au conflit opposant les forces de Kiev et les séparatistes prorusses dans l'Est ukrainien.

Une crise qui fait des victimes chaque semaine
Alors que la date anniversaire des accords de Minsk se rapproche (le 12 février), la question de leur mise en œuvre reste toujours en pointillé. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait déjà évoqué ce sujet de l'Ukraine en début de semaine, lundi (5 février), avec son homologue ukrainien, puis avec son homologue russe. « Cette crise fait des victimes chaque semaine et entraîne des conditions de vie difficiles pour la population » souligne-t-on au Quai d'Orsay.

Un appel aux deux parties à respecter les accords

La France (comme l'Allemagne), a lancé un appel aux deux parties. A la Russie, elle lui demande de « mettre en œuvre les accords de Minsk, en particulier dans le domaine sécuritaire », à l'Ukraine « qu'elle poursuive la mise en œuvre des mesures qui la concernent ». « Notre objectif demeure la résolution politique globale de la crise, l'amélioration de la situation sécuritaire – qui implique le respect complet du cessez-le-feu – et le rétablissement des liens socio-économiques entre les deux côtés de la ligne de contact » précise le Quai.

(NGV avec AFP)

NB : signés en février 2015 avec la médiation de Paris, de Berlin et de Moscou ("format Normandie"), les accords de Minsk ont permis une baisse d'intensité des combats sans parvenir à un règlement politique du conflit. On dénombre ainsi plus de 10.000 morts depuis le déclenchement du conflit en avril 2014.

Rédaction de B2

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