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La voie européenne de gérer les migrations : ce n’est pas celle de Trump !

(B2) La Chef de la diplomatie européenne a tenu un propos très politique, devant un aéropage de hauts fonctionnaires européens et africains, réunis à Malte pour faire le point sur le plan conjoint d'action sur les migrations de la Valette. « La migration ne peut être gérée efficacement que par la coopération et le partenariat » entre les pays européens et africains — a démarré la Haute Représentante.

Construire des murs, ce n'est pas la méthode européenne

Et d'enchaîner : « Il y a des forces partout dans le monde qui poussent à une approche totalement différente : une approche basée sur la confrontation plutôt que sur la coopération, sur la construction de murs plutôt que sur la construction de partenariats, sur les fermetures et les interdictions plutôt que sur le dialogue. Ce n'est pas la voie africaine. Ce n'est pas la façon dont nous partageons autour de cette table. » Une déclaration qui vise clairement Donald Trump mais aussi certains dirigeants européens qui ne sont pas loin de penser la même chose. Une manière aussi de répondre à certaines attaques, venues des ONG ou même de responsables africains, accusant l'Europe de ne pas vouloir prendre sa part du fardeau des migrations et de se décharger sur le continent noir de cette tâche.

Un déni des droits de l'Homme...

Ce n'est pas la première fois que la Haute représentante de l'Union, exprime ses fortes réticences par rapport à l'administration Trump. Au Parlement européen, début février, juste après la publication des décrets du nouveau président américain bannissant quelques nationalités des États-Unis. Elle s'était écriée : « Personne ne peut être privé de ses droits à cause de son lieu de naissance, de sa religion ou de son ethnie. C'est dans toutes nos constitutions, dans l'Union européenne (comme) aux États-Unis ». « L'Union européenne ne tournera pas le dos contre quiconque a le droit à la protection internationale. Et nous nous continuerons de le faire. » Un propos qu'on ne peut soupçonner de venir d'une personne hostile à l'Amérique. Formée à la Marshall Fund, Federica Mogherini a toujours été en faveur de liens étroits transatlantiques et n'a jamais caché son admiration pour le modèle américain... et la politique du président Obama. Mais la coupe semble être pleine.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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