Le Dalaï Lama, fan de l’esprit UE
(B2 à Strasbourg) Pour sa deuxième visite au Parlement européen, le Dalaï Lama a fait jouer ses talents de showman, faisant rire son audience, tout en apportant un message de paix. Devant la commission des Affaires étrangères, ce jeudi 15 septembre, il a salué l'esprit du projet européen et appelé à répandre cet exemple, pour résoudre les multiples crises mondiales
L'UE, un esprit à répandre
« Frères et sœurs, je suis l'un des grands admirateurs de la spiritualité et de l'esprit que dégage l’Union européenne. Je suis toujours impressionné par l’esprit de l'Union européenne » car celui-ci vise l'intérêt commun des peuples. « Je pense que cet esprit d’Union européenne devrait se répandre en Afrique et ailleurs dans le monde. »
Appel à une « critique constructive » contre la Chine
Tout en soulignant qu'il avait pris sa retraite et n'était plus chargé des dossiers politiques, le Dalaï lama a exhorté les eurodéputés à parler de la question du Tibet avec les dirigeants chinois « dès qu'ils en ont l'occasion » et à se rendre sur place car « c'est une preuve précieuse (de soutien) pour le peuple tibétain ». « L'Union peut aider l'avenir de la Chine en prononçant une critique constructive, parfois nécessaire, à un moment où les dirigeants chinois, même partisans de la ligne dure, sont confrontés à une sorte de dilemme sur la façon de traiter ce problème », a expliqué le chef spirituel tibétain.
Travailler ensemble pour régler la crise mondiale
Interrogé sur les différents conflits actuels, sa réponse a été simple mais claire. « Nous sommes tous des êtres humains et nous devons travailler ensemble. » Soulignant l’importance de promouvoir la tolérance, le pardon et la paix intérieure plutôt que de mettre l'accent sur les différences entre les personnes, qui mènent bien souvent aux conflits religieux ou nationalistes.
Un jeudi d'action
Le Dalaï Lama a retrouvé jeudi matin (15 septembre) les députés en plénière. Une présence inhabituelle. Pour ceux qui suivent régulièrement l'activité du Parlement à Strasbourg, le jeudi (dernier jour de session), qui plus est à 8 heures du matin, n'est pas en général la journée la plus chargée ni la plus enjouée... Le leader tibétain a donc donné un coup de vert au jeudi... Et le Parlement s'est laissé entraîné.
Nous ne céderons pas aux pressions
Pas question de céder aux pressions chinoises ont répété plusieurs eurodéputés. Ainsi, le président de la commission des Affaires étrangères, le chrétien-démocrate allemand Elmar Brok, a souligné « les pressions qui ont été exercées pour annuler cette réunion » et insisté sur le fait que « le Parlement européen a le droit de rencontrer qui il veut ». Une position qui contraste avec la timidité française, dont les dirigeants n'ont pas rencontré le Tibétain, en visite dans l'hexagone depuis lundi.
(Leonor Hubaut)