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Les militaires en rue désarmés

(BRUXELLES2 - exclusif) Les patrouilles de militaires dans les rues de Bruxelles sont juste pour le décor. Ne vous leurrez pas. C'est un peu comme les gardes à Buckingam Palace (sans l'aspect bonnet à poils et photographies de figure). C'est bien pour le decorum. Mais, côté utilité, cela reste limité. La présence de militaires n'a rien permis d'éviter lors des attentats du 22 mars malgré leur présence à quelques dizaines de mètres. En revanche, la présence des militaires a été très utile, voire primordiale, en revanche lors des interventions de secours (1).

Ces militaires ne sont, en effet, couverts par aucune base légale leur permettant l’intervention sur la base légale. B2 a eu connaissance d’un document interne de l’armée. Celui-ci est très clair. Le général commandant l’armée le précise expressément. Ils peuvent agir en cas de légitime défense mais pas plus Autrement dit, ils n’ont pas plus qu’une caissière/caissier de magasin, le droit de vous faire ouvrir votre sac. Ils peuvent vous le demander poliment. Mais pas plus.

En cas de refus, ils peuvent juste appeler la police. Ils n’ont aucun droit d’interdire l’accès d’un lieu public ou d’un transport public, à une personne, qui serait à leurs yeux suspectes. Ils n’ont pas la possibilité d’arrêter ou séquestrer un éventuel suspect. Sauf en cas de flagrant délit. Mais comme le ferait n’importe quel citoyen, honnête, à l’égard d’un délinquant.

Les patrouilles militaires ou les gardes statiques devraient se faire avec un policier est-il indiqué. Mais, de fait, faute d’effectif de police, ces patrouilles ou gardes statiques se font hors de toute présence policière. Pour pallier cet inconvénient, la patrouille mixte a été transformée en une patrouille ou une garde statique « à proximité de policiers ». Autrement dit du grand flou architectural.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Face à la "faillite" du système de communications publiques (GSM, etc.) comme du système de la police et de secours, ce sont de fait les militaires qui ont assuré grâce à leurs bons vieux systèmes de communication, fonctionnant par radio classique, la liaison.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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