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Un prix Charlemagne au Pape faute de Deus ex machina pour l’Europe

(B2) Remettre le prix Charlemagne au Pape François était sans doute une riche idée. Si François l'Argentin a sans doute mérité le titre d'Européen convaincu, ce prix laisse un goût amer.

Il montre surtout qu'on ne sait plus à qui vraiment remettre le prix Charlemagne aujourd'hui. Il témoigne d'une faiblesse à la fois de la réflexion européenne. Inutile d'accuser Poutine, Cameron ou Orban... La vérité c'est qu'il n'y a aucune imagination parmi nos hommes ou femmes politiques européennes digne du prix si ce n'est Dieu et son serviteur pour l'Europe. Mais aussi d'une absence de dynamique.

Quitte à remettre le prix Charlemagne à des Européens qui défendent une certaine vision de l'Europe, plus généreuse, qu'elle ne l'est aujourd'hui, pourquoi ne pas la remettre à des organisations comme Médecins sans frontières ou Médecins du Monde qui, tous les jours, se battent pour sauver quelques valeurs européennes.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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