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La force franco-britannique de la CJEF validée, prête aux opérations extérieures

Les ministres britannique M. Fallon et français JY Le Drian en visite sur le terrain de l'exercice (crédit : MOD Uk)
Les ministres britannique et français, M. Fallon et JY Le Drian, en visite sur le terrain de l'exercice (crédit : MOD Uk)

(B2) L'exercice qui se termine en ce moment au Royaume-Uni ne doit pas être négligé. Dénommé Griffin Strike, il constitue le point ultime de la Force expéditionnaire commune (CJEF).

La validation finale du concept

Après toute une série d'exercices des différentes composantes : Flandres en 2011, Corsican Lion en 2012, Joint Warrior / Capable Eagle en 2013, Rochambeau en 2014 et l’exercice d’état-major Griffin Rise en 2015, on est passé, en effet, à une étape ultime : l'exercice de synthèse qui permet d'assurer la « validation complète du concept » de la CJEF. On « passe du concept à la réalité » explique-t-on Outre-Manche. C'est « un aboutissement majeur du traité de Lancaster House », jure-t-on de part et d'autre du Channel.

Une force de 5000 hommes

Le Corps comprendra 5000 militaires, issus des deux armées française et britannique, capable de se projeter ensemble en opération extérieure, avec des éléments terrestres, navals, aériens et un quartier général interarmées, capable de planifier comme d'exécuter l'opération.

Des forces intégrées

L'ambition de cet exercice est de tester ainsi une intégration des forces. Côté air, les avions de chasse français Rafale de l’escadron de chasse 1/7 Provence et du régiment de chasse 2/30 Normandie-Niemen et les Typhoon anglais ont opéré à partir de la même base aérienne de la RAF, située à Leeming dans le North Yorkshire.

Tandis que les navires britanniques HMS Ocean, Bulwark et Duncan ont navigué côte à côte au large de la côte sud et ouest de l'Angleterre avec leurs homologues français du BPC Dixmude, des frégates anti-aérienne Cassard et anti-sous-marine La Motte Piquet.

Sur la plaine de Salisbury, ce sont des parachutistes, des unités blindées et d'infanterie de la 3e division (UK) et de la 7e Brigade mécanisée (BM) qui se sont ainsi retrouvés ensemble.

Une force à disposition de l'OTAN comme de l'UE

Maintenant, il reste à passer à la pratique, et voir comment et quand ce CJEF sera employé sur le terrain. Une force qui pourra être disponible « pour des opérations de l'OTAN (comme) de l'UE (*), de l'ONU ou en coalition » affirme-t-on à Londres.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Si le Royaume-Uni choisit la voie du Brexit, cette possibilité de service auprès de l'UE parait compromise. Londres devra signer avec l'Union européenne un accord de participation sur la PSDC. Ce qui serait pour le moins anachronique...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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