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L’Afrique déclenche sa force de maintien de la paix au Burundi (v2)

(B2) Les derniers évènements au Burundi semblent l'avoir emporté sur les dernières réticences. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS) a décidé jeudi (17 décembre), d’autoriser le déploiement d’une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (MAPROBU).

Un déploiement conditionné

5000 hommes devraient constituer cette force qui aura une durée initiale de six mois renouvelable. Mais ce déploiement est soumis à une condition : l'accord de Bujumbura. Si le gouvernement burundais ne donne pas son accord, dans les 4 jours, l'Union africaine devra alors décider un déploiement de la force africaine en attente, d'Afrique de l'est.

Mandat de prévention des violences et protection de la population

Le mandat de la Maprobu s'étend sur plusieurs actions, notamment « prévenir toute détérioration de la situation sécuritaire » et « contribuer, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement, à la protection des populations civiles sous menace imminente ». Elle devra « faciliter (un accord sur) le désarmement des milices et groupes illégaux, la protection de personnalités politiques et d’autres acteurs dont la sécurité serait menacée, et la protection du personnel de l’Union africaine, de ses biens et de ses installations ».

Décision saluée à Bruxelles

(Maj 19 déc) Une décision saluée à Bruxelles, samedi (19 décembre) par la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, et le commissaire chargé du Développement, Neven Mimica. « L'Union africaine montre un fort leadership dans les efforts pour faire cesser la violence au Burundi, pour protéger les civils et d'ouvrir la voie à une solution politique » ont dit les deux représentants européens dans un communiqué traduit par B2. L'Union européenne « continuera à coordonner ses efforts et son soutien avec l'Union africaine, l'ONU et la région », ont-ils ajouté.

Refus déterminé à Bujumbura

(maj 21 déc) Le gouvernement burundais a rapidement refusé par la voix du porte-parole du président Pierre Nkurunziza, la venue des troupes de l'Union africaine. « Si les troupes de l'UA venaient sans l'aval du gouvernement, il s'agirait alors d'une force d'invasion et d'occupation » a déclaré Jean-Claude Karerwa Ndenzako, selon l'AFP. Et le gouvernement burundais se réserverait « le droit d'agir en conséquence ». Lundi, les deux chambres du pays, dominées par le parti au pouvoir ont approuvé cette position. Joint par nos confrères de RFI, Jean-Claude Karerwa a été plus loin. « Le pays est à plus de 98% paisible. Il n’y a vraiment pas de risques de génocide ou de guerre civile au Burundi. Ça, c’est l’opinion de personnes qui ne maîtrisent pas la situation sur le terrain. »

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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