Des Syriens cherchent refuge sur une base britannique. Chypre en première ligne (Maj2)
(B2) Plusieurs bateaux de migrants sont arrivés sur la base de la Royal Air Force d'Akrotiri à Chypre (près de Limassol) a confirmé le ministère britannique de la Défense. Deux bateaux au moins (quatre selon certains informations) transportant une centaine de migrants ont ainsi débarqué sur le rivage d'une des deux enclaves de "souveraineté britannique" à Chypre.
L'asile à Chypre mais pas au Royaume-Uni ?
Mais pas question d'accorder l'asile aux ressortissants sur le territoire britannique « Nous avons un accord en place avec la République de Chypre depuis 2003 pour veiller à ce que les autorités chypriotes prennent des responsabilités dans de telles circonstances » a précisé un porte-parole du ministère de la Défense, ajoutant. « Notre priorité est (ailleurs) de s'assurer que tout le monde à bord va bien ».
Un statut pas si évident
Pourtant selon la presse britannique, la solution est loin d'être évidente. Le quotidien The Guardian raconte ainsi comment plusieurs dizaines réfugiés vivent aujourd'hui dans un espèce de no mans land, sans vraiment de statut. 21 réfugiés arrivés auparavant, ont été logés à Dhekelia (la seconde base britannique de l'ile, près de la "buffer zone" avec Chypre Nord), dans un endroit appelé Village Richmond, dans les anciens quartiers réservés pour les familles de militaires britanniques qui devaient être démolies. Un coin « broussailleux et isolé ». Ce groupe forme aujourd'hui un groupe de 67 personnes « avec les enfants qui y sont nés et les membres de la famille qui les ont rejoints plus tard ».
Chypre en première ligne ?
L'ile de Chypre a été plutôt épargnée jusqu'ici par les vagues de réfugiés venant de Syrie. Selon le HCR, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, plus de 2.000 Syriens sont arrivés depuis 2011. Seuls quelques uns ont reçu un statut de réfugié. Les autres n'ont qu'un statut de protection temporaire ou sont en attente de décisions sur leur statut.
L'île de Chypre est cependant le plus proche des territoires européens de la Syrie. Le nord de l'île (sous occupation turque) est très proche de la côte syrienne (de Lattaquié notamment) : à 60 milles nautiques environ. C'est là que se trouve l'une des bases de souveraineté britannique (Dhekelia) sur la 'buffer zone', ligne de séparation de l'ONU entre la partie sous contrôle turc et sous gouvernement de Chypre. Tandis que l'autre base de souveraineté britannique - placée au sud de l'île - se trouve un peu plus loin : Akrotiri est à 150 milles nautiques du port de Tartous en Syrie. Après l'Italie, la Grèce, la Bulgarie, l'ile chypriote pourrait-elle devenir le lieu de débarquement de milliers de réfugiés ?
(Maj 22.10) Les autorités chypriotes ont annoncé qu'elles allaient prendre en charge les réfugiés arrivés sur la base britannique. Une annonce qui ravit le porte-parole du ministère britannique de la Défense. « Le gouvernement britannique a été clair qu'il ne permettrait d'ouvrir une nouvelle route de migration vers le Royaume-Uni » s'est félicité le porte-parole du ministère britannique de la Défense (1) qui reconnait, tout de même, un petit cafouillage entre chypriotes et britanniques pour accueillir et traiter tous les réfugiés (une centaine !). « Cela nécessite un certain temps. (En attendant), les migrants seront logés pendant la nuit dans le secteur de la Base de souveraineté, où les militaires vont continuer à leur fournir un accès à la nourriture, de l'eau et des lits. » Il ajoute cependant qu'il « n'y a aucun effet sur les opérations militaires menées à la base », qui sert de base arrière notamment pour les opérations en Syrie ou en Irak.
(NGV)
(1) La position britannique
We have been clear that RAF Akrotiri is not a route through which people will be able to get to the UK.
In accordance with existing agreements, officials from the Republic of Cyprus (RoC) in collaboration with the SBAA continue to process the migrants and deal with all asylum claims through their system.
We will not be providing a running commentary but can confirm that a small number of the migrants have already claimed asylum.
As a precautionary measure, a temporary transit facility is being provided at an appropriate location on the Sovereign Base Area should it become necessary to move the migrants.