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En toute transparence… Un budget de la défense, un peu, préservé

(crédit : ministère grec de la Défense)
(crédit : ministère grec de la Défense)

(BRUXELLES2) Dimanche après-midi, la Commission européenne a diffusé - ce qu'elle n'avait jamais fait jusqu'ici - le document distribué aux négociateurs sur la dette grecque. Ce texte est intéressant car il contient les dernières propositions convenues entre les trois institutions (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Propositions qui « prennent en compte les propositions des autorités grecques de 8, 14, 22 et 25 juin 2015 ainsi que les négociations au niveau politique et technique tout au long de la semaine » indique la Commission.

Le financement de la dette était bien dans la discussion

« Les discussions sur ce texte étaient en cours avec les autorités grecques jusqu'à vendredi soir en vue de l'Eurogroupe du 27 juin » regrette la Commission. « La compréhension de chacun des parties concernées était que cette réunion de l'Eurogroupe devrait (justement) parvenir à un accord global pour la Grèce, qui aurait inclut non seulement les mesures à convenir conjointement, mais auraient également répondu à des besoins futurs de financement et la viabilité de la dette grecque. » Jean-Claude Juncker viendra d'ailleurs s'expliquer devant la presse lundi à 12h45 à Bruxelles.

Une coupe supplémentaire dans le budget de la défense

Dans ce document (Télécharger ici), on y trouve détaillées les différentes mesures proposées, sur lesquelles devaient s'engager le gouvernement grec, pour bénéficier d'une extension du programme de soutien, comme l'augmentation de la TVA sur la restauration de 6,5% à 23 % en un seul coup ! Parmi celles-ci, on trouve une réduction de l'enveloppe budgétaire de la défense de 400 millions d'euros, « avec un ensemble d'actions ciblées, y compris une réduction des effectifs et des marchés publics ». Soit une coupe d'environ 10% du budget, qui peut paraitre importante.

Stabiliser le budget de défense ou reprendre la diminution, deux options

Le gouvernement grec acceptait simplement une diminution de 200 millions d'euros, permettant ainsi de revenir au chiffre des années antérieures (2,2% du PiB en 2013 ou 2014), et stabiliser le budget autour de 4 milliards €. Télécharger la Proposition grecque du 22 juin

Le budget de la défense grecque - même fortement diminué durant la crise - a pour le moins assez bien résisté. Il est passé ainsi de près de 6 milliards d'€ en 2010 à 4,5 milliards d'€ (en prix constants - 2010), soit un passage de 2,8% du PiB à 2,2% (en prix constants - 2010). Un chiffre à comparer au 3,9% du PiB en moyenne dans les années 1995-1999.

Commentaire : on peut se demander si un effort ne pourrait pas être réalisé au sein de l'OTAN et de ses Etats membres. Car si l'armée grecque est préservée, c'est aussi (et surtout) face à la menace... turque. Un allié également. Ne faudrait-il pas prévoir comme on le fait au-dessus des territoires baltes, une assistance commune à la surveillance des eaux et espaces aériens grecs ? Ce qui rendrait plus légitime ainsi une diminution du budget de la défense plus drastique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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