Pour Jean Zay
(B2) Une campagne parcourt certains milieux de droite, y compris certains militaires, hostiles à l'accueil de Jean Zay au Panthéon. Ils prennent prétexte de certains passages d'un de ses poèmes, Le Drapeau, violente ode contre la guerre de 1914-18, écrit par Jean Zay quand il avait 19 ans, en 1921, pour refuser son entrée au Panthéon (*).
Une vision très partielle et partiale de l'histoire
Ils choisissent ainsi un seul passage de toute la carrière d'un écrivain et d'un homme politique pour en salir sa mémoire. Ministre en 1939, Jean Zay avait choisi, à ce moment, de démissionner. Ce n'était pas le cas de tout le monde... C'était même une exception. Il s'est, ensuite engagé comme sous-lieutenant dans l'armée. Il est mort assassiné par la milice à Molles, dans l'Allier, tout proche de Vichy, le 20 juin 1944.
Un hommage à la pluralité de la République
Le Panthéon sert à honorer les morts de la République dans sa globalité et sa pluralité. Ce n'est pas les Invalides. Il y a sans doute des centaines de personnes qui pourraient "mériter" le Panthéon. Mais rendre hommage à une personne sert aussi à symboliser une certaine fraction de l'engagement français de l'époque. En refusant d'honorer Jean Zay, certains responsables ne veulent voir qu'une partie de l'histoire. Ils poursuivent ainsi l'oeuvre d'une presse qui, durant la guerre, menait une campagne antisémite. Ce n'est pas digne ...
(Nicolas Gros-Verheyde)