Histoire de zones
(BRUXELLES2 à Ramallah) Etre policier ou juge palestinien suppose devoir jongler avec un certain nombre de difficultés «administratives» et politiques. La présence du mur, des colonies, le découpage dans les trois zones et les incursions des forces de sécurité israéliennes se révèlent un véritable casse-tête pour la justice et les forces de sécurité palestiniennes.
Un casse-tête au quotidien
Si un prisonnier doit être transféré ou présenté devant la Cour, le transfert doit être coordonné dix jours à l’avance, et par le biais du quartier général de la police de Ramallah. Parfois, il faut un délai supplémentaire. Car il faut un accompagnement par les forces israéliennes. Celles-ci peuvent parfois prendre du retard. Et le prisonnier ne peut être présenté à temps, le tribunal doit alors reporter sa session.
Pour aller plus vite, sans uniforme ou sans armes
L'intervention de la police sur un crime ou un délit est aussi problématique. L'arrivée dans les 10 minutes (la norme habituelle) est souvent compromise car il faut traverser des zones (B ou C) qui ne sont pas sous l'autorité palestinienne directe. Cela peut avoir des conséquences sur les preuves qui peuvent disparaître et compromettre ainsi l'enquête. Parfois pour aller plus vite, les policiers doivent circuler à bord de véhicules banalisés, ou sans uniforme et armes.
Une situation dangereuse et une perte de souveraineté
Or la police en uniforme est une part de la souveraineté. « Quand la police agit en uniforme, cela signifie qu’elle contrôle la situation, tout le monde sait que c’est un officier de police en activité. La difficulté de coordination rend la situation dangereuse pour les policiers s’ils ne sont pas en uniforme et n’ont pas d’armes pour se défendre eux-mêmes. Cette situation est très connue et ne permet pas vraiment à la police de travailler » explique un haut gradé.
(Nicolas Gros-Verheyde)