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Incident à Bangui lors d’une interpellation par les forces européennes

Véhicule espagnol à Bangui (crédit : MOD)
Véhicule espagnol à Bangui (crédit : MOD)

(BRUXELLES2) Une patrouille espagnole de la force européenne de maintien de la paix (EUFOR RCA) a été attaquée mardi (20 janvier) à Bangui après avoir identifié un suspect, apprend-on. Les circonstances de cette arrestation restent encore à préciser. C'est au cours « d'une patrouille de routine dans le district de Kokoro, à Bangui » que l'incident est survenu, mardi 20 (janvier), vers 20h, indique le ministère espagnol de la Défense.

Un suspect armé

« Un homme armé a tiré un coup de feu. En essayant d'identifier le suspect qui ne répondait pas aux avertissements de la patrouille, celui-ci a gardé une attitude équivoque et fait des mouvements qui laissaient à penser qu'il cachait une arme ». Les militaires lui ont alors demandé de se rendre et d'abandonner son arme. Ce « jusqu'à dix fois. Mais le suspect n'a pas répondu. Il a fui, essayant de se cacher dans des maisons. Au cours de ce retrait, il a fait un mouvement brusque, apparemment pour essayer de tirer une arme » selon la version officielle. Vu la menace, « le chef de la patrouille a alors appliqué le principe de légitime défense, et tiré, blessant le suspect à l'aine. La patrouille a fourni les premiers soins au blessé ». L'ambulance de la force européenne  l'a évacué celui-ci sur l'hôpital "Rôle 2"des forces françaises situé sur l'aéroport de M'Poko. Il a ensuite été transféré vers un hôpital civil. L'arme n'a pas été retrouvée même si l'individu a bien déclaré avoir été armé.

Barricades et tirs contre les véhicules, autres blessés

L'incident ne s'est pas arrêté là. Durant l'évacuation, l'ambulance d'EUFOR et son escorte, une des patrouilles appelée en renfort a été confrontée à des barrages routiers. Une fois les barricades enlevées, « la patrouille composée de deux véhicules de type Lynx a été attaquée par des tirs de fusil croisés de différents points. Deux grenades à main ont été lancées contre les véhicules. L'une d'entre elles a éclaté à 2 mètres d'un des véhicules, qui a reçu divers éclats métalliques. Les militaires ont alors répliqué » par des tirs d'avertissement. Suite à cet échange de tirs, on dénombre, « entre trois et quatre blessés légers ». Un chiffre qui reste encore à confirmer indiquent les sources militaires. On parle jusqu'à 6 blessés. Mais selon les éléments, il s'agirait surtout de blessés par les éclats de grenades des "assaillants". « La force européenne n'a lancé aucune grenade » a précisé un officier à B2.

Nouvel incident

Le lendemain, mercredi (21 janvier), lors d'une enquête dans la zone où l'incident s'est produit, une patrouille a « de nouveau été l'objet de coups de feu sur les véhicules » ainsi que d'un tir de grenade. Les militaires européens « ont répliqué » par des tirs d'avertissement, selon le principe de l'auto-défense et les règles d'engagement (ROE) autorisées ». Sans conséquence apparemment. Aucune victime n'est à déplorer, selon EUFOR.

La force européenne « mène actuellement une enquête » sur l'incident. Mais elle se montre aussi déterminée à ne pas céder à la pression. « Nous confirmons notre engagement pour la sécurité de la population dans le 3ème arrondissement — indique EUFOR dans un communiqué — avec une présence fixe comme demandée par les autorités locales ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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