Avis aux amateurs : la Commission rendra coup pour coup
(BRUXELLES2) Jean-Claude Juncker connait tous les gimmick de la bonne communication. Face à la presse, ce mercredi, pour ce qui est sa première prestation en tant que président de la Commission européenne, il en a joué à fond, prenant un malin plaisir à prendre tout le monde à rebours. Un peu de contenu, un zeste d'auto-ironie, de l'humour, l'air de vouloir en faire plus que son chargé de comm' et une once de volontarisme, le tout saupoudré d'une réelle envie d'agir. Et cela passe... Même si, au final, il n'y a pas énormément de fond...
Avis à la presse : critiquez-moi s'il vous plait !
Cela a commencé par un clin d'oeil. « J'ai lu vos articles, je suis étonné de voir une presse aussi laudative ». « Je crains d'avoir créé beaucoup d’attentes, on me croit capable de tout. (Certes) je suis capable de tout, mais pas au sens où vous l’entendez. J’ai peur de décevoir. » Alors « s'il vous plait, accompagnez-moi avec une dose de critique, (car) je ne suis pas capable d’autocritique. »
Retrouver l'initiative
Cela a continué par la volonté de trouver ce qui a fait la force et est l'atout principal (et unique) de la Commission : l'initiative. « Nous avons à faire en sorte que la Commission retrouve son rôle stratégique d'initiative ». Et d'ajouter en guise de "rupture" avec la politique de son prédécesseur. « Je ne suis pas le greffe d’un kern de bureaucrates anonymes, nous ne sommes pas des bureaucrates, nous sommes des hommes politiques. »
Avis aux critiques de mauvaise foi ...
Enfin, cela se termine par un avis à ceux qui critiquent pour le plaisir, notamment les Chefs d'Etat membres qui avaient coutume de s'essuyer les pieds sur la Commission, de l'attaquer par derrière, sitôt les portes du Conseil européen refermées, ou de retour dans leurs capitales. « Je répondrai aux critiques d’où quelles viennent. Je ne suis pas un type qui tremble devant les Premiers ministre et autres instances. J’accepte qu’on critique la Commission. Mais je n'accepte pas de critique injustifiée. » En gros, les critiques qui consistent à « démonter » le travail collégial « avant que (la Commission ait commencé de travailler », c'est terminé.
... La Commission sort son avion à réaction
D'ailleurs Jean-Claude Juncker avertit : « Il faut que chacun sache qu’il n’y aura pas d’attaque sur la Commission sans réaction. » Pour conclure, il cite quelques noms sans avoir l'air. « Je n’ai pas de problème avec Renzi. Je n’ai pas de problème avec Cameron »... Mais, bon ... A bon entendeur salut !
(Nicolas Gros-Verheyde)