Les 12 pirates jugés à Maurice acquittés
(BRUXELLES2) Décidément l'île Maurice n'est pas le paradis recherché par les Européens pour les poursuites contre les pirates. Après l'annulation de l'accord signé par l'UE avec l'Ile Maurice par la Cour de justice (1), c'est maintenant la "cour intermédiaire" de Maurice qui a acquitté les douze pirates somaliens, ce jeudi (6 novembre), jugés sur l'ile.
Les "pirates", âgés de 20 à 45 ans étaient soupçonnés d'avoir attaqué le MSC Jasmine au large des eaux somaliennes. Selon notre confrère mauricien L'express, la magistrate Wendy Rangan a indiqué qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves contre eux ». Ils n'avaient pas été retrouvés sur le navire attaqué mais au large. Mais aucune arme n'avait été retrouvée sur leur bateau. Et les suspects estiment être "de simples pêcheurs" bien que très peu d'équipements de pêche ont été trouvés à bord. Des interrogations ont « également été soulevées quant à la légalité de la détention des pirates après leur arrestation ».
Il s'est en effet écoulé près de 20 jours entre leur arrestation et le transfert à l'ile Maurice. Et les conditions de leur arrestation sont, selon notre base de données "piraterie" plutôt 'champêtres'... Ces pirates avaient, en effet, été stoppés par une frégate américaine début janvier 2013 mais officiellement arrêtés par les militaires français du Surcouf (2), qui participait à l'opération EUNAVFOR Atalanta. Une solution préférée in situ pour favoriser la poursuite des pirates (4). Les Européens disposant d'un cadre juridique que les Américains n'avaient pas. Ils avaient ensuite été transférés dans un avion affrété par Atalanta (3).
Les différents éléments de faits et de preuves avaient été transmis par les officiers français et européens aux autorités mauriciennes. Un interprète somali étant arrivé des Seychelles pour assister et traduire les accusés durant le procès. Les témoignages des militaires européens et américains étant ensuite recueillis par video-conférence.
Le parquet devrait cependant « faire appel de ce jugement ». Et les Somaliens restent, pour l'instant, en détention à la prison de Melrose (rénovée avec les fonds européens).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi