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2 avions luxembourgeois prêts à l’évacuation pour Ebola

Un des avions de Air Rescue qui va être équipé "Ebola" (crédit : LAR)
Un des avions de Air Rescue qui va être équipé "Ebola" (crédit : LAR)

(BRUXELLES2) En pleine affaire du Luxleaks — qui voit le Grand Duché mis en accusation pour avoir attiré avec force avantages fiscaux des entreprises multinationales — l'information est passée relativement inaperçue. Et pourtant elle n'est pas négligeable. Deux avions luxembourgeois seront opérationnels d'ici quelques semaines pour rapatrier les personnels sanitaires ou autres employés des ONG ou organisations internationales victimes d'Ebola sur le territoire européen. Une condition sine qua none mise par les ONG et organisations internationales pour envoyer du personnel dans la région. Cette capacité va permettre de compléter, et prendre le relais, des avions américains, sous contrat avec la Commission européenne (*).

Equipement spécifique

Les deux avions-ambulances, des Learjet 45XR, sont fournis par AirRescue, une société luxembourgeoise spécialisée dans l'assistance et le rapatriement de victimes d'accidents ou de maladies. Ils vont être équipés et aménagés avec un module spécifique pour assurer l'évacuation de malades contagieux. Ils sont basés sur l'aéroport de Findel - Luxembourg et disponibles 24h / 24. C'est le centre de crises de l'UE, à Bruxelles, qui servira de plate-forme pour le déclenchement des avions. Ceux-ci doivent être prêts à partir dans les 12 heures. Dans les faits, un seul avion est disponible 24 h / 24, l'autre servant de réserve en cas de problème.

Une première mise à disposition européenne, "tout azimut"

Le Luxembourg est ainsi le premier pays de l'UE à offrir une capacité d'évacuation tout azimut. Les avions luxembourgeois pourront, en effet, aller chercher sur place, dans les pays africains concernés, n'importe quelle personne, quelle que soit sa nationalité, pour la rapatrier sur un des hôpitaux européens de référence, sur décision du centre d'urgence européen.

250 lits de référence

La DG Santé de la Commission européenne a ainsi identifié 250 lits - dans toute l'Europe - pouvant accueillir des patients Ebola, certains hôpitaux ne prennent cependant que des nationaux, les autres sont plus ouverts. Seule réserve à cette disponibilité tout azimut : les Luxembourgeois ou personnels employés par une ONG ou sous contrat avec une organisation luxembourgeoise auront priorité.

Disponibilité à partir de la mi-décembre

Ces deux avions seront prêts à partir de la mi-décembre à transporter des malades de stade 1 (signes suspects) et début janvier les malades de stade 2 à 3 (signes plus sérieux). Les avions ne prendront normalement pas de malades au stade 4 (phase ultime avec vomissements) mais seront équipés si le malade passe en cours de transport de la phase 3 à 4.

Durée du contrat : 2 ans

Cette disponibilité est normalement prévue pour une durée de 2 ans avec un maximum de 48 vols (soit 24 en moyenne par an). La compagnie s'est engagée à pouvoir faire au maximum un vol tous les 6 jours (le temps de l'aller et retour, de la prise en charge du patient, et la désinfection de l'avion ensuite).

Financement de l'opération

Le coût de la mise à jour des avions sera assuré par l'Union européenne au titre du financement "Ebola". De même une partie du transport sera cofinancé par des fonds européens (jusqu'à 85 % des coûts sous forme de remboursement). Le restant étant à la charge du Luxembourg. Mais celui-ci se réserve la possibilité de demander le remboursement de ce solde à l'Etat ou l'organisation concernée.

(NGV)

(*) Avions qui servent également pour d'autres entités et ne peuvent être donc disponibles 24/24.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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