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La prolongation de l’opération EUFOR Rca approuvée par les ministres ? Nécessaire (maj)

(BRUXELLES2 - exclusif) Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne auraient dû, approuver, ce lundi (20 octobre) à Luxembourg (*), la prolongation de trois mois de l'opération militaire européenne de stabilisation en Centrafrique (EUFOR Rca), jusqu'à la mi-mars 2015.

Point retiré de l'ordre du jour

(Maj) Malheureusement, le point a été retiré de l'ordre du jour, en attendant le résultat de la discussion au Conseil de sécurité des Nations-Unies à New-York. Ce retrait (demandé par la France selon nos informations) ne signifie « aucunement un désaccord politique », a confirmé à B2, un expert du dossier. Le comité politique et de sécurité (COPS) avait marqué son accord sur la prolongation. Il s'agit d'obtenir des Nations-Unies la caution pour la prolongation de la mission. Ainsi que détaillé sur le Club (lire : Carnet (17.10.2014)), ce qui était prévu était juste un accord politique. La décision de prolongation sera faite ultérieurement. « Les travaux sont en cours dans les différents groupes du Conseil ».

Une nécessité pour pallier à l'instabilité

Cette prolongation est une nécessité face à la situation qui est loin d'être stabilisée comme le prouve l'incident de mercredi dernier (lire : A Bangui. Un incident qui change la donne ?). Mais aussi car la passation n'est pas encore vraiment assurée avec les forces de l'ONU. La MINUSCA assure pour l'instant sa montée en puissance, tout d'abord avec les troupes de la Misca (la force africaine) qui ont changé de béret mais aussi avec les contributions, plus traditionnelles, des Nations-Unies comme les Pakistanais (qui ont déjà déploré un des leurs tués dans des incidents).

Une première conférence de génération de force

La préoccupation principale pour les responsables de l'EUFOR est d'avoir suffisamment de forces pour assurer une présence continuelle sur le terrain, dans les deux arrondissements (le 3e et le 5e) qui lui sont dévolus, le secteur de l'aéroport devant passer sous contrôle de la MINUSCA d'ici la fin de l'année. « Nous avons besoin de 6 sections (**) au minimum, 8 serait mieux » pour assurer le nombre de patrouilles nécessaire dans les arrondissements qui sont confiés à la force européenne, a expliqué un spécialiste du dossier à B2. Une conférence de génération de forces devrait se tenir le 30 octobre prochain. A défaut de prolongation, les préparatifs pour les départs devaient déjà commencer dans les prochains jours ou semaines (d'ici le 15 novembre).

(NGV à Bangui)

A suivre : en patrouille avec les gendarmes

Lire aussi (sur le Club) : Feu vert de l’ONU à la prolongation de l’opération EUFOR Rca

(*) Le conseil des ministres de l'UE se réunit 3 mois sur 12 à Luxembourg au lieu de Bruxelles

(**) Une section comprend environ 40 personnes. On parle ici des sections "mobiles", destinées à sortir en patrouille. A cela il faut ajouter les différentes structures de soutien, les forces spéciales d'extraction, le service médical, le commandement, etc.

(maj) Papier mis à jour à 19h avec les éléments de changement sur l'agenda

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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