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Français, Maliens et Néerlandais à la recherche du vol d’Air Algérie

(BRUXELLES2) Le crash de l'avion MD83 d'Air Algérie AH5017 faisant la liaison Ougagoudou (Burkina Faso) - Alger dans une zone quasi désertique au nord du Mali a mobilisé des équipes de militaires français (hélicoptères, drone Reaper + moyens terrestres), néerlandais de la Minusma (hélicoptères Apache) et maliens. Les services médicaux néerlandais ont été mis en alerte à Gao ainsi que les membres espagnols d'EUTM Mali à Koulikoro, prêts à partir pour prêter main forte si nécessaire (l'équipage de l'avion était espagnol). Voici le récit tel qu'en ont dressés les ministères français et néerlandais de la Défense, particulièrement mobilisés.

(jeu 24 juillet)

11h30 (9h30 locales) - deux Mirage 2000-D, basés à Niamey, sont détournés de leur mission en cours au Mali pour conduire les premières recherches sur une possible zone de crash. Sur la base des premières informations, les recherches sont menées sur deux axes de vol probables : Ouagadougou – Tessalit, et Niamey – Tessalit.

Une cellule de coordination est mise en place sur place, pour recueillir les indices remontant du terrain, afin d’orienter nos moyens de recherche sur zone.

18h - plusieurs sources concordantes — du Burkina Faso, du Mali et des Néerlandais de la Minusma — permettent de concentrer nos recherches sur la région de Gossi, ville située à 150 kms environ au sud-ouest de Gao.

Env. 22h - un des drones d’observation, doté de capacités de vision nocturne, le Reaper, basé à Niamey au Niger, débute une mission d’identification sur cette zone restreinte.

Avant minuit - le Reaper survole la zone de l’épave. La météo est hostile et la nuit très noire, sans lune, "niveau 5" disent les militaires. Malgré tout, 2 hélicoptères - un hélico de transport Cougar et un hélico Tigre en protection - décollent de Gao pour confirmer la localisation.

A 1h42 - l'équipe se pose et permet l’identification formelle des débris de l’avion, qui se trouvent sur une zone très concentrée, de 200 à 300 mètres.

(ven 25 juillet)

matin - Deux hélicoptères d'attaque Apache néerlandais de l'ONU partent du camp Castor à Gao (Mali), destination : le lieu d'impact. Ils escortent deux hélicoptères MI-8 de transport de l'ONU vers la zone du sinistre. A bord des commandos du Groupe terrestre d'opérations spéciales du groupe de pays (SOLTG) chargés de soutenir la sécurité des unités présentes et des spécialistes de la neutralisation des munitions explosives (EOD).

7h30 - une nouvelle équipe comprenant notamment un médecin arrive, pour permettre les premières constatations.

Les forces à Gossi préparent l’installation d’une base avancée logistique et d’un petit poste de commandement.

après-midi -. environ 180 militaires français (une compagnie de la force Barkhane) et maliens (deux sections des Forces armées maliennes), atteint la zone de l’accident par route et piste depuis Gossi, à environ 80 km de l'impact (environ 6 heures de route), complétés par 40 soldats néerlandais de la MINUSMA. Mission : sécuriser la zone et permettre le recueil d’informations ; et préparer l’arrivée des enquêteurs du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) de la Sécurité de l’Aviation civile.

(sam 26 juillet)

- arrivée (prévue)  des enquêteurs du BEA.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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