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La France revendique toute sa place dans la direction européenne

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"La France veut un poste important au sein de la Commission" Fr. Hollande me répond (crédit Elysée)

(BRUXELLES2) Les réunions au sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement européens ont ceci d'intéressant, c'est qu'elles permettent - outre les sujets à l'agenda - de préparer les futures réunions. Le sommet du 27 juin n'aura pas failli à la tradition.

Un Conseil le 16 juillet pour compléter le trio de tête européen

François Hollande l'a confirmé lors de sa conférence de presse, tenue en fin de sommet vendredi, lors que je l'ai interrogé. Un nouveau Conseil européen est ainsi convoqué pour le 16 juillet prochain (*) pour évoquer les « autres responsabilités » au niveau européen. Devront ainsi être nommés les responsables à trois postes essentiels : « la présidence du Conseil européen, la présidence de l'Eurogroupe (Zone Euro) et le haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité commune ». Ce ne sera pas le moment de choisir les commissaires. Mais tout le monde y pensera très fort. Car certains postes sont importants également au sein de la Commission. « Il y aura certainement dès la nomination effective de Juncker des discussions sur la composition de la Commission et les responsabilités qui peuvent être confiées à tel ou tel commissaire » a confirmé le président.

Les "trois temps" des têtes de l'Europe

Ma question était simple. "Quel poste veut la France et quel nom propose-t-elle". La réponse est très claire sur certains points, un peu moins sur d'autres, elliptique enfin... "hollandaise" en quelque sorte. Le président de la République a d'abord voulu faire oeuvre de pédagogie, détaillant les « trois temps » du processus de désignation au niveau européen. C'est toujours utile. Et cela a un mérite : clarifier le débat !

« Le 27 juin, a été la désignation du président de la Commission européenne, sous réserve du vote du Parlement européen le 15 juillet vraisemblablement. C'est le premier temps, celui du président de la Commission européenne, jusqu'au 15 juillet ». Puis viendra « le (2e) temps des responsabilités majeures au sein de l'Union européenne. Et après le (3e) temps des commissaires, donc de la composition et de l'organisation de la prochaine Commission ».

Ce que veut la France : une vice-présidence de la Commission...

La France veut « prendre dans la Commission une responsabilité importante » et milite pour une réorganisation de la Commission européenne en grands pôles, a confirmé le président. « Je souhaiterai une organisation autour de vice-présidences qui, elles-mêmes, pourraient avoir des secteurs importants sous leur responsabilité ». Et « la France revendique une de ces vice-présidences ». Voilà pour le clair...

Pierre Moscovici, peut-être ou pas seulement ?

Le président a "oublié" de répondre à la partie de la question sur la personnalité qu'il comptait désigner à ce poste. Même si le nom de Pierre Moscovici a été évoqué déjà plus que publiquement, il n'a pas voulu le confirmer. Un "oubli" qui ne tient pas au hasard. Il entend garder quelques cartes en réserve. Et son entourage est resté tout aussi discret. La "revendication" française ne s'arrête pas en effet à un seul nom. J'ai interrogé, tout de suite après la conférence de presse, un haut responsable de l'Elysée pour savoir si la France avait des prétentions précises lors de la réunion du 16 juillet (sur les postes majeures). Sans l'affirmer expressément, il a laissé entendre que ce n'était pas exclu. "La France a son mot à dire". Tous les jeux sont donc ouverts, dans une magnifique partie de poker qui s'engage entre les principaux Etats membres...

(Nicolas Gros-Verheyde)

Ecouter la video. La question et surtout la réponse est à partir de 30'20"


Trouver une date d'un sommet : tout un art !

La date du 17 juillet, un temps évoquée, comme celle du 18 juillet, pour organiser un nouveau Conseil européen, était impossible car plusieurs responsables étaient occupés à ce moment là. Outre que c'est le 60e anniversaire d'Angela Merkel (ce qui aurait été un beau symbole), il y a d'autres empêchements. Ainsi le président français de la République, François Hollande, doit démarrer une tournée en Afrique de plusieurs jours. Faire un sommet plus tôt était aussi difficile. Car il faut d'abord que Jean-Claude Juncker soit adoubé par le Parlement européen à Strasbourg. Le vote était prévu durant la session plénière, le matin du 16 juillet. Il pourrait être avancé au 15 juillet. Mais « avec le Parlement, on ne sait jamais. Toutes les surprises sont possibles » comme l'explique un fin connaisseur du dispositif européen. D'où l'idée finale d'une rencontre au sommet pour dîner le 16 juillet.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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