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Afrique Australe Centrale

Sud Soudan : on évacue

RAF aircraft provides South Sudan evacuation
un C-17 lors d'une autre opération internationale (crédit : ministère UK de la Défense)

(BRUXELLES2) Un avion C17 britannique de la Royal Air Force a évacué aujourd'hui de Juba au Sud Soudan 182 passagers (Britanniques, du Commonwealth et de l'UE), rapidement embarqués et dirigés vers Entebbe en Ouganda. Le vol - ou plutôt l'atterrissage a été assez mouvementé, comme l'indique un communiqué du ministère britannique.

Réquisitionné par le Foreign Office (FCO), l'avion militaire avait décollé dans la nuit (après 3 heures du matin de la base de la RAF de Brize Norton. Mais à l'arrivée, après un vol de 9 heures, sur l'aéroport de la capitale sud-soudanaise Juba,le pilote a été surpris. La piste était encombré par un avion civil de ligne, un Boeing 737 immobilisé aux 2/3 de la piste, le train avant affaissé. Le C-17 a cependant pu atterrir, sans dommage, après un atterrissage dit "de précision". Comme l'a raconté, le commandant du 99e Squadron, le Commander Stuart Lindsell, « Nous pratiquons des atterrissages courts en formation. Mais arriver sur une piste avec un avion qui s'est écrasé et en occupe une grande partie oblige vraiment à se concentrer l'esprit un peu plus que ce qu'on attend normalement. Le commandant du C17 et son équipage ont eu une des journées les plus difficiles de tout l'escadron depuis que celui est en place, il ya 12 ans. »

Ordre d'évacuation à Londres et Berlin

Après les violences (qui ont fait au bas mot « 500 personnes et fait près de 800 blessés à Juba, dont de nombreux civils », selon le Quai d'Orsay) et le couvre-feu, plusieurs pays comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni ont donné l'ordre à leurs ressortissants de quitter le pays. Un second vol a d'ailleurs été programmé par les Britanniques. Les ressortissants étant priés de se présenter à l'aéroport avec le moins de bagages possibles (voire sans aucune bagage). Côté français, le ministère des Affaires étrangères a « recommandé » aux ressortissants - une soixantaine actuellement - « d’emprunter les vols disponibles pour quitter temporairement le Soudan du Sud » (certains ont pris apparemment les vols de "nos amis" britanniques).

Pas d'opération française

Contacté par B2, l'Etat-Major des armées (français) dément certaines informations parues dans la presse, comme de planifier une opération d'évacuation des ressortissants, « n'ayant reçu pas de demande en ce sens du ministère des Affaires étrangères ». Et comme le précise un haut responsable français, de passage à Bruxelles, « on est déjà bien occupés ailleurs pour intervenir en plus au Sud Soudan. Vous n'y pensez pas ». Et d'ajouter « même si certains problèmes sont liés. On retrouve en Centrafrique et au Sud Soudan certains éléments communs. Comme il y a des éléments de Boko Haram. »

NB : l'Union européenne avait déployé sur l'aéroport de Juba une petite mission de conseil et d'expertise pour la sécurité aérienne de l'aéroport (EUAVSEC South Sudan). La décision de fermeture de cette mission avait déjà été prise avant les évènements, pour des raisons différentes. Lire : on ferme

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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