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Renforcer les capacités des Etats membres n’est pas contradictoire avec une OTAN forte

Le secrétaire général à son arrivée au Conseil européen (Crédit : OTAN)
Le secrétaire général à son arrivée au Conseil européen (Crédit : OTAN)

(BRUXELLES2) Accueilli avec les honneurs au Conseil européen - point de presse VIP à l'entrée vers 16h et conférence de presse dans la salle normalement réservée à la présidence européenne - Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN, s'est montré enthousiaste sur les décisions en matière de capacités, prises par les Européens. « Le moment est venu d'agir. Si nous ne prenons pas au sérieux notre défense, les Américains du nord vont se demander pourquoi le faire à notre place. » Renforcer les capacités des Etats est une bonne chose mais n'est en rien « contradictoire avec une OTAN forte ». 

Renforcer les capacités : nécessaire...

« Dans nos missions, nous voyons qu'il y a des lacunes » a-t-il ajouté. Pour le secrétaire général de l'OTAN, l'urgence est dans les programmes de drones, le ravitaillement en vol et le transport lourd. « Je me félicite de l'accent de plus en plus fort sur le transport aérien lourd. Il y a actuellement 170 avions de transport lourd. C’est une très belle démarche. » Sur les décisions concrètes, il m'implique pas l'Organisation mais donne son avis personel. « C'est à l'Union et non à l'OTAN de gérer ces politiques industrielles. Mon avis personnel est qu'une des façons de les rendre plus compétitives est d'ouvrir les marchés. »

 

... et pas contradictoire avec OTAN 

« Ce n'est ni l'UE ni l'OTAN qui vont gérer ou former ces moyennes. » Il précise bien qu'il « ne s'agit pas de créer une armée européenne. L’OTAN restera la base de la sécurité européenne et transatlantique. Je ne vois pas de contradiction entre des Etats membres forts et une OTAN forte. Nous nous renforçons mutuellement. Il faut coopérer particulièrement dans nos approches pour la sécurité maritime et la cybersécurité, mais également dans les exercices de formation de nos partenaires, qui ont besoin de notre soutien. » Et d'ajouter : « Les doublons sont un luxe que l’on ne peut pas se permettre ».

« Nous avons besoin de pays comme la France » 

Interrogé par B2 sur la nécessité d'une intervention européenne en République centrafricaine, Rasmussen a exprimé son « appréciation pour l'action rapide et déterminée de la France au Mali et en Centrafrique. Ces opérations sont nécessaires pour lutter contre le terrorisme, pour sauver des vies et, en général, pour stabiliser notre voisinage. » Et d'insister : « Nous avons besoin de plus de pays comme la France, avec ces capacités et cette volonté d'agir ». Il a d'ailleurs signalé que la France « ne sera pas seule » en Centrafrique.

Le financement des missions PSDC

Quant au financement des opérations PSDC, le Secrétaire général de l'OTAN considère qu'il y a trois façons de « mieux utiliser les ressources en matière de sécurité et défense : augmenter les financements, mieux utiliser les financements actuels avec une "défense intellligente" et redistribuer les ressources ».

Lire aussi : Les conclusions (Défense) du Conseil européen adoptées

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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