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Des Européens en Centrafrique bientôt ? (Maj)

Soldats croates lors de l'opération EUFOR au Tchad 2008 (crédit : EUFOR Tchad / Archives B2)
Soldats croates lors de l'opération EUFOR au Tchad 2008 (crédit : EUFOR Tchad / Archives B2)

(BRUXELLES2 exclusif) Le Conseil européen devrait déboucher sur une initiative plus concrète en matière d'opérations PSDC. Selon nos informations, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères pourrait, en effet, être chargée de présenter des options « pour une mission civile ou une opération militaire » en République centrafricaine.

Toutes les options civiles et militaires de la PSDC doivent être étudiées

Le dernier projet de conclusions diffusé, vu par B2, mentionné la « volonté (des 28) d'examiner l'utilisation des instruments adéquats pour contribuer aux efforts communs en cours ». C'est-à-dire ceux menés d'une part par la France - opération Sangaris - et par Africains de la MISCA. Il s'agit pour stabiliser le pays, y compris la politique de sécurité et défense commune (PSDC), dans ses deux dimensions militaire et civile ». Plusieurs Etats membres sont, en effet, prêts à apporter leur soutien à une telle opération si elle se déroule sous bannière européenne.

Belgique et Visegrad

Le Premier ministre belge Di Rupo a été le plus explicite sur le sujet, en indiquant que l'effort belge (2 avions) était tout pour l'instant « et certainement pas sur le plan bilatéral ». Selon nos informations, les pays de Visegrad (Hongrie, Pologne, Rép. Tchèque, Slovaquie), pourraient aussi envisager, dans ce cadre, de faire une offre groupée.

Commentaire : Si cette décision était confirmée, elle aurait trois avantages :

  • 1° offrir une réponse européenne un peu plus musclée que jusqu'à présent. Réponse d'autant plus nécessaire que les nouvelles du terrain qui parviennent montre une situation pour le moins sordide. Si l'Europe restait silencieuse, ce serait un signe négatif.
  • 2° Permettre au gouvernement français - parfois critiqué au niveau national - l'occasion de dire qu'ils ne sont pas "tout seuls".
  • 3° Offrir une opportunité de débat plus large sur les coûts de financement des opérations PSDC. L'idée française d'un "Fonds" ayant été "recadrée" dans une perspective européenne.

Il faut, en revanche, se garder de tout enthousiasme. Il faudra sans doute quelques mois avant que ceci devienne une réalité, le temps de préparer une mission (une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pourrait être nécessaire). Et l'effort européen ne pourrait pas automatiquement d'avoir des troupes de combat sur place (une mission type EUFOR) mais davantage ce dont l'Union européenne s'est fait maintenant une spécialité : la formation ou/et la restructuration des armées africaines ou des forces de sécurité (type mission EUTM ou SSR).

(Maj 20.12 minuit) Ces informations - données à l'entrée du Sommet - ont été confirmées à la lecture des conclusions finales. A été rajouté : un rendez-vous donné au Conseil des ministres des Affaires étrangères, le 20 janvier, pour "décision". Ce qui renforce la notion d'urgence de la décision.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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