Tunisie. L’UE veut soutenir la réfome du secteur de la sécurité
(BRUXELLES2) Certains peuvent se rappeler le mot malheureux de la ministre des Affaires étrangères française, peu avant la chute de Ben Ali, le président tunisien, à l'Assemblée nationale française. Michele Alliot-Marie proposait alors « le savoir-faire français permette de régler les situations de ce type (...) pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que notre sécurité » (à écouter sur BFM). L'idée dans le contexte était sulfureuse.
Une réforme de la sécurité face aux défis du terrorisme et de la radicalisation
Aujourd'hui, dans une phase plus démocratique de la Tunisie, l'idée est reprise et suivie au niveau européen. Les 28 ministres des Affaires étrangères ont ainsi ouvert la porte, lundi (18 novembre), à un engagement affirmé de l'Union européenne en Tunisie en faveur d'une « véritable réforme du secteur de la sécurité, (...) en particulier la lutte efficace contre le terrorisme dans le respect du droit ». Réforme d'autant plus urgente que « dans un contexte d’instabilité régionale, la Tunisie fait face à d’importants défis sécuritaires en matière de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, le crime organisé et les trafics transnationaux, comme ont pu en témoigner les récents évènements ». La condition préalable est « la finalisation rapide de la "revue par les pairs" du secteur de la sécurité actuellement en cours (qui) pourrait permettre à l'Union européenne de s'engager ».
Disponibilité d'EUBAM Libya pour la sécurité frontalière
La mission européenne EUBAM Libya est aussi mise en avant pour son « rôle potentiel » dans la « la coopération en matière de sécurité frontalière » (458 km de frontières communes entre Tunisie et Libye). Les ministres se félicitent « de l’engagement de la Tunisie avec ses voisins en matière de lutte contre les menaces communes ».
Migration et asile
La coopération dans le domaine de la migration et de l'asile sera également renforcée. « Les négociations pour un Partenariat pour la Mobilité UE-Tunisie ont été finalisées et les procédures internes ont été lancées en vue de sa signature imminente. » Pour les Européens, les défis de l'immigration illégale - comme la tragédie de Lampedusa - doivent être « traités de façon globale y compris dans le cadre de la task force pour la Méditerranée ».
De façon plus générale, l'UE « confirme son engagement à soutenir la Tunisie dans son processus de démocratisation, visant la construction d'un Etat de droit, respectueux des droits fondamentaux de ses citoyens ».
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