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EUPOL Copps (6). Le processus de paix en filigrane

MurLamentations9327(BRUXELLES2) Les négociations sont discrètes, très discrètes. « C'est un bon signe » indique un observateur. Les deux parties ont cependant apparemment dépassé le stade des échanges de position. Et c'est une seconde phase qui commence désormais, avec une date butoir. Palestiniens et Israéliens se sont donné 9 mois pour aboutir. Donc d'ici mai.

Le processus de paix, pas populaire

Négocier le processus de paix n’est pas profondément soutenu par l’opinion publique, que ce soit côté israélien, ou côté palestinien. « Il y a un sérieux effort de négociation. Mais il y a une antipathie, un désintérêt côté palestinien. (…) La décision de Abbas d’entrer en négociation n’est pas une décision très populaire : parmi la population ou dans les partis, l’OLP est en grande partie opposée à ce processus » explique un expert européen. A cela, s'ajoute un faible nombre de signes tangibles pour l’opinion publique palestinienne de la volonté de changement. Des prisonniers ont bien été libérés. Mais le nombre est « vraiment trop faible. Il y a aussi des difficultés d’accès, le nombre de colonies qui augmente. (…) L’atmosphère n’a pas changé dans les rues en Palestine. »

L'impact des lignes directrices de l'UE

L’impact des lignes directrices adoptées par l'Union européenne, visant à sanctionner sur le processus de paix est là, estime un diplomate européen. « Netanyahou a compris qu’il y avait un prix économique à ne pas négocier et cela l’a convaincu d’entrer en négociation ».

L’impact de la situation du voisinage

La situation en Egypte comme en Syrie a un impact sur le processus de paix, pour l’instant, jugé plutôt positif par les observateurs européens. L’éviction des Frères musulmans d’Egypte a réjoui Abbas. Et le blocage des tunnels met le Hamas sous une double pression : égyptienne d’un côté, israélienne de l’autre. De là ce à ce que le Hamas perde le pouvoir, la réponse semble négative. « Le Hamas est résilient, patient. Ils exercent tous les moyens pour assurer le contrôle. » La situation en Syrie a davantage un impact en Israël. L’incertitude du conflit fait porter sur les deux partenaires un risque.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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