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Et on ferme en Irak

Badge 10cm EU-IRAQ-def(BRUXELLES2) La fermeture de la mission d’aide à la police et la justice irakienne EUJUST lex à fin de l’année n'est pas une surprise (contrairement à la fermeture de la mission EUAVSEC Sud Soudan). Cette fermeture était annoncée depuis quelques temps. Et c'est la fin d'une longue séquence entamée en 2005.

Un double objectif

A l'époque, cette mission avait un double objectif. Au niveau des Européens, il s'agissait de rassembler des Etats qui avaient été fortement divisés. On sortait juste d'une période de "schisme" après l’intervention américaine dans le pays en 2003 qui avaient vu les différents chefs d'Etat et de gouvernement s'opposer.

Au niveau local, il s'agissait de réorganiser des forces de sécurité conçues tout autant pour assurer la sécurité que maintenir l'autorité du pouvoir. Cette mission a rencontré de nombreuses difficultés de mise en place due aux conditions de sécurité aléatoires dans le pays. Ainsi, dans un premier temps, la formation des policiers et magistrats a été hors du territoire. Ce n'est que récemment, en fait, que la décision avait été prise de se déployer sur le terrain non seulement à Bagdad mais avec deux antennes à Erbil (Kurdistan) ou à Bassorah (pays chiite). La mission EUJUST Lex se retire aujourd’hui dans un climat de violence tout aussi difficile.

Refus d'une prolongation

L'hypothèse d'une prolongation a fait long feu au COPS. Deux pays - le Royaume-Uni et l'Estonie à notre connaissance - ont rompu la procédure de silence sur cette proposition. Faute d'accord à l'unanimité s'applique ainsi la date butoir prévue - dans la décision de juillet 2012 - pour la fin de mission : le 31 décembre 2013. Plusieurs questions restent cependant posées pour le futur : que faire après EUJUST Lex ? Avec quels moyens ?

Commentaire : quid pour le futur

C'est toute la question des "exit strategies" et des instruments financiers de la Commission. B2 y reviendra. Car sur ce point crucial, il semble bien que l'approche globale ne soit pas encore entrée dans les moeurs et reste encore en pointillé entre le Service diplomatique européen et la Commission européenne.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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