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Afrique Ouest - Sahel

Des Néerlandais dans la Minusma au Mali. “Les yeux et les oreilles de l’ONU”

(crédit : ministère néerlandais de la Défense)
(crédit : ministère néerlandais de la Défense)

(BRUXELLES2) Le gouvernement de La Haye a confirmé vouloir envoyer un contingent de militaires néerlandais dans la mission de stabilisation au Mali (MINUSMA). Une demande a bien été déposée à la Seconde Chambre, vendredi (1er novembre), a confirmé le ministère de la Défense vendredi (1er novembre). Le contingent néerlandais serait composé d'environ 380 personnes. Et les premières unités pourraient arriver sur place à la fin de l'année. Pour y rester jusqu'à 2015.

La collecte d'informations au coeur de la contribution néerlandaise

La contribution néerlandaise va être « robuste » a déclaré la ministre de la Défense Jeanine Hennis-Plasschaert. Elle sera constituée en grande partie de militaires chargé du renseignement. Ils recueilleront de l'information en particulier dans la région de Gao, assureront  le traitement et l'analyse. En plus des forces spéciales, des capacités de drones avec capteurs et 4 hélicoptères d'attaque Apache seront engagés « pour prévenir et protéger le personnel néerlandais ». « Nous serons les yeux et les oreilles de l'ONU » a précisé la ministre.

Mission de combat ne signifie pas  rester tranquille

Les analystes néerlandais seront basés au siège de l'ONU à Bamako et à Gao , alors que la reconnaissance à longue portée (alias les forces spéciales) opèreront « sur ​​le terrain ». « Ce n'est certainement pas une mission de combat » selon la ministre Hennis-Plasschaert. Ce qui ne signifie pas que les soldats ne seront pas engagés. « Les forces spéciales pourront également recevoir des missions spécifiques telles que le démantèlement des caches d'armes et de procéder à des arrestations. »

Dans l'intérêt des Pays-Bas

Les Néerlandais pourraient aussi participer à la formation de la police malienne. C'est de l'intérêt des Pays-Bas de prévenir une situation qui pourrait devenir incontrôlable. « Une nation commerçante comme les Pays-Bas bénéficient de la sécurité internationale de la stabilité et d'un système d'Etat de droit qui fonctionne », justifie-t-on du côté du gouvernement.

Commentaire : un changement de position par rapport à ce qui s'était passé il y a un an au moment de la mission EUTM Mali, où le gouvernement néerlandais rechignait à envoyer quelques dizaines de soldats de "force protection" pour une mission qui était autrement plus "calme" que celle de la Minusma. Et un retournement politique comme seuls les Pays-Bas en ont le secret. Il y a trois ans, le même PvDA (parti social-démocrate) qui milite aujourd'hui pour la mission de l'ONU provoquait la chute du gouvernement Balkenende sur la question du maintien d'une participation à l'opération de l'OTAN (ISAF) en Afghanistan. Aujourd'hui, il semble recueillir l'assentiment d'une certaine majorité au plat pays. On a l'impression que les Néerlandais veulent encore se prouver qu'ils ont une armée qui peut servir, dans des missions de force de paix.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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