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A l’est du Congo, le M23 recule

Les hélicoptères de la Monusco ont tiré des roquettes et au canon sur les rebelles du M23 (Crédits: MONUSCO)
Les hélicoptères de la Monusco ont participé à l'offensive de la FARDC (tir de roquettes et au canon) contre les rebelles du M23 (Crédits: MONUSCO)

(BRUXELLES2) (MAJ) Alors que les Nations-unis cherchaient une solution politique dans le Nord-Kivu, les combats ont à nouveau repris dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ils opposent les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), soutenus par le Rwanda, aux Forces armées de RDC (FARDC) appuyées par la force d’intervention de l’ONU (MONUSCO).

Le M23 recule

Kiwanja, Rutshuru, Kibumba... les bastions des rebelles du M23 tombent les uns après les autres. Le mouvement rebelle a perdu les bastions qu’ils tenaient depuis au moins an et demi. Ses combattants battent en retraite, toujours plus au nord et ne seraient plus qu'un millier. Ils ne contrôlent désormais plus que quelques centaines de kilomètres carrés près des frontières du Rwanda et de l’Ouganda, deux pays régulièrement accusés de les armer et de les financer. Comme le commente le chef de la Mission de l’Onu au Congo, Martin Kobler, ils sont « quasiment finis militairement ». Mais Kinshasa ne semble pas avoir l’intention de s’arrêter en si bonne route et souhaite en finir avec les rebelles.

Le soutien de la Monusco

L'offensive de l'armée congolaise initiée le 25 octobre a compté sur le soutien de la brigade d’intervention de l'Onu - venue une semaine auparavant pour soutenir la Brigade d'intervention de la Monusco. Pour l'ambassadeur de la France auprès de l'ONU, Gérard Arault, « L'attaque conduite par les FARDC avec le soutien de la MONUSCO a été un succès ». La Monusco n'aurait pourtant pas participé directement aux combats. Selon nos confrères d'AFP, elle aurait fourni aux troupes gouvernementales un déterminant soutien en matière de logistique, renseignement, observation et planification. Un casque bleu tanzanien a néanmoins été tué ce dimanche 27 octobre, à Kiwanja au Nord-Kivu (le troisième en quelques mois). Il se trouvait dans un des hélicoptères de la brigade d'intervention de la Monusco. Officiellement, « ce soldat est mort alors qu’il protégeait la population civile ». Trois autres casques bleus ont été blessés.

Le Congo entend pousser son avantage, non sans risques

Le M23 a demandé dimanche la cessation immédiate des hostilités et menacé de retirer ses délégués des pourparlers de paix. Forts de l'avancée militaire, le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, a fait la sourde oreille et a appelé les rebelles du M23 à se rendre, affirmant que l'armée congolaise ne reculerait devant rien pour défendre le territoire national.

Un succès militaire ne signifie pas la paix

Les experts sonnent l'alerte. Thierry Vircoulon, de l'Interlational Crisis Group a déclaré à RFI « le M23 peut encore inverser le rapport de force ».  La menace d'une contre-offensive a déjà été lancée. Pour le Représentant spécial du Secrétaire-général pour la RDC, Martin Kobler. « Le succès militaire ne résout pas tous les problèmes : le M23 se trouve encore dans le pays. Il est donc temps de compléter la victoire sur le front par une solution politique », avertit-il. La Monusco continuera vraisemblablement à soutenir les forces congolaises, mais l'ONU souhaite le retour à la table des négociations à Kampala qui sont actuellement au point mort.

Condamnation par la communauté internationale

Le mouvement M23 reste au ban de la communauté internationale. Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné, lundi (28 octobre) les attaques des rebelles du M23 contre la mission onusienne de maintien de la paix et contre les civils (lire ici).

 

Leonor Hubaut

© B2 - Bruxelles2 est un média en ligne français qui porte son centre d'intérêt sur l'Europe politique (pouvoirs, défense, politique étrangère, sécurité intérieure). Il suit et analyse les évolutions de la politique européenne, sans fard et sans concessions. Agréé par la CPPAP. Membre du SPIIL. Merci de citer "B2" ou "Bruxelles2" en cas de reprise Leonor Hubaut est journaliste. Diplômée en relations internationales de l'Université Libre de Bruxelles (mention mondialisation). Elle couvre pour B2 le travail du Parlement européen, les missions de la PSDC et les questions africaines. Spécialiste du Sahel.

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