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Usage d’armes chimiques en Syrie : les Européens « gravement préoccupés ». Si si !

Laurent Fabius à l'entrée du Conseil des ministres (vers 14h) (crédit : Conseil de l'UE)
Laurent Fabius à l'entrée du Conseil des ministres (vers 14h) (crédit : Conseil de l'UE)

(BRUXELLES2) Le temps passe et fait son oeuvre. L'éventualité de l'usage d'armes chimiques en Syrie a suscité une vague de réactions au niveau des ministres européens des Affaires étrangères réunis aujourd'hui à Bruxelles au point qu'il a, un peu, éclipsé l'objet principal de la réunion exceptionnelle : la situation en Egypte.

Une enquête sur les faits

La plupart des ministres présents ont ainsi demandé une enquête pleine et entière sur ces faits. « C'est horrible » a déclaré le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius. « Les bureaux internationaux doivent enquêter et établir (ces) faits » après les informations rapportées par les agences (notamment AFP) relayant les déclarations de l'opposition syrienne disant que 1300 de personnes ont été tuées dans des attaques chimiques. Même souci pour son homologue allemand Guido Westerwelle : « les équipes de l'ONU doivent obtenir un accès immédiat pour enquêter sur les allégations sur le site ».

Les auteurs seront tenus pour responsables...

Mais le ton est largement en deçà des déclarations précédentes, toutes vibrantes d'une possible réaction, "par tous les moyens possibles". Le Français Laurent Fabius a ainsi, lui aussi, demandé la « pleine lumière sur l'usage allégué d'armes chimiques » et « condamné » ces attaques mortelles « attribuées au régime syrien ». « Les auteurs de ces actes intolérables devront être tenus pour responsables » a-t-il ajouté. Mais aucune mention de "ligne rouge" franchie, ou de possible réaction comme précédemment.

Et l'incident fera l'objet d'un rapport au conseil de sécurité de l'ONU

Même sens de l'à-propos de la retenue chez son collègue britannique, qui était aussi un de ceux à appeler le plus bruyamment à une réaction importante. « I am deeply concerned by reports that hundreds of people, including children, have been killed in airstrikes and a chemical weapons attack on rebel-held areas near Damascus » explique William Hague, le chef de la diplomatie britannique « These reports are uncorroborated and we are urgently seeking more information. But it is clear that if they are verified, it would mark a shocking escalation in the use of chemical weapons in Syria. » Mais les deux seules éventualités sont la mise en responsabilité des auteurs (sans précision sur la nature de cette responsabilité) et la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU. « Those who order the use of chemical weapons, and those who use them, should be in no doubt that we will work in every way we can to hold them to account. I call on the Syrian Government to allow immediate access to the area for the UN team currently investigating previous allegations of chemical weapons use. The UK will be raising this incident at the UN Security Council. »

NB : une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU a été décidée et se tiendra cet après-midi à New-York (21h à Bruxelles)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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