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Piraterie maritime

L’UE va débloquer 37 millions d’euros contre la piraterie dans l’Océan indien (maj)

La visite d'un bateau de pêche par la frégate roumaine Regele Ferdinand (crédit : Eunavfor)

(BRUXELLES2) L'Union européenne va apporter 37 millions € pour renforcer la lutte contre la piraterie dans plusieurs pays d'Afrique orientale et australe, a annoncé la Commission européenne aujourd'hui (21 mai). Ce financement s'intègre dans le Programme de promotion de la sécurité maritime régionale (MASE) mené par la Commission européenne.

« Ce nouveau soutien européen marque un pas en avant dans la lutte contre la piraterie car elle démontre l'engagement continu de l'UE à combattre ce problème complexe » a expliqué le commissaire au Développement, Andris Piebalgs dans un communiqué (*). « Renforcer la sécurité sur les routes maritimes est crucial pour nous car il aidera à stimuler le commerce et la croissance dans la région, ce qui devrait considérablement améliorer la vie de la population ». « Nous avons fait d'énormes progrès au cours des dernières années. Ce nouveau financement fait partie de notre approche globale de l'aide aux pays de la région. Il signifie que nous traitons les causes ainsi que les symptômes de la piraterie. » a ajouté de son coté, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton.

Ce programme vise plusieurs types d'actions :

  • développer les systèmes légaux et judiciaires, afin qu'ils soient mieux armés pour l'arrestation et le transfert des pirates ;
  • renforcer les contrôles financiers, en donnant une formation aux autorités pour contrôler les mouvements de fonds qui contribuent ou résultent de la piraterie ;
  • renforcer les capacités (par exemple, le partage d'expertise et la mise en œuvre de formation), et fournir un soutien logistique important qui aideront à la sécurité, la surveillance et les patrouilles le long de la côte ;
  • mener des campagnes de sensibilisation anti-piraterie dans les zones "où la piraterie est répandue" (= en Somalie) ;
  • fournir aux jeunes hommes, particulièrement visés par la piraterie, des formations pour trouver des alternatives à la piraterie (= en Somalie). 

Commentaire : on peut être assez étonné de ne voir citer la mission "Eucap Nestor" au fin fond de la note "background" du communiqué. Alors que la mission EUCAP Nestor et le programme MASE auraient normalement vocation à se compléter parfaitement. L'un fournissant une expertise directe, l'autre des moyens financiers et matériels. Quant à la mission Marsic pourtant financé par la Commission européenne au titre de l'instrument de stabilité, il n'est même mentionné ! L' "approche globale", pourtant vantée systématiquement par les institutions européennes, en prend un coup. Ce n'est pas très sérieux !

(*) communiqué publié uniquement en anglais. Traduction par nos soins.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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