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Piraterie maritime

Le bon filon du “faux pirate”

(BRUXELLES2) Ils sont apparemment quelques uns au Kenya à avoir surfé sur la vague de la piraterie dans la banlieue de Nairobi. Ainsi que le raconte  Channel Four, plusieurs médias ont ainsi été abusés par une entreprise apparemment artisanale mais bien rodée. Un "fixer" offre aux journalistes l'occasion d'interviewer de vrais pirates en direct moyennant le paiement d'une commission. Il faut faire durer le plaisir, montrer que ce n'est évident d'atteindre les pirates, et au passage encaisser un peu plus. Plus la recherche dure longtemps, plus le fixer et ses complices encaissent.

Bashir, un Kenya d'ethnie somalienne a ainsi tenu un beau rôle de pirate pour le Time magazine comme dans un documentaire tourné pour la télévision danoise (Lire : journey into piracy), racontant une histoire, après tout plausible, d'un pauvre pêcheur devenu pirate. Les pirates auraient voulu le recruter car il « savait nager », une connaissance précieuse pour les autres recrues. Et de s'interroger sur la crédulité des journalistes blancs : « Les pirates ont de l'argent. Pourquoi feraient-ils cela de témoigner dans un film ? Ils n'ont pas le temps de raconter leur histoire à des blancs pour de l'argent ? ». Adan, un autre de ces acteurs, tire la leçon. « Vous savez, les gars de l'Ouest pensent que les Africains sont des imbéciles. Mais nous avons prouvé que nous ne sommes pas dupes. Nous sommes plus intelligents qu'eux. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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