La DDR ivoirienne à la peine
(BRUXELLES2 à Abidjan) Le conseil de sécurité de l’ONU doit décider prochainement de la levée ou non de l’embargo sur les armes impose à la Côte d’Ivoire. Il faut « évaluer si les raisons qui ont justifié l’embargo ont disparu ».
Une levée possible de l'embargo sur les armes
Selon le témoignage d’un diplomate de l’organisation présent sur place, qui s’exprimait à “titre personnel”, « la levée de l’embargo est possible même si on peut estimer que toutes les raisons qui l’ont justifié n’ont pas disparu ». La DDR (désarmement, démobilisation, réintégration) des différentes forces « n’est encore terminée ». Et le danger « est encore là d’une possible attaque extérieure ». Mais il y a aussi un problème qui pèse lourdement, ainsi que l’ont confié à B2 des militaires entraînant les forces ivoiriennes, « ils ne disposent pas une arme par militaire ». Ce qui pose de singuliers problèmes à la fois en matière d’entraînement et de crédibilité, voire d’équilibre des forces. Car de l'autre coté, de nombreuses armes n’ont pas été rendues.
Un certain échec de l'opération de la DDR
Selon les chiffres de l’ONU, seules 1700 armes fonctionnelles et près de 1200 armes non fonctionnelles ont été rendues dans le cadre de l'opération de désarmement contrôlée par l'ONUCI - la force de l'ONU (pléthorique) déployée en Côte d'Ivoire. Coté munitions armes lourdes, le bilan est très limité : 59 roquettes et 20 obus. Il reste donc un nombre important d’armes en circulation ou stockées “au cas où”.
Seulement 5% des effectifs démobilisés ou en cours de démobilisation
Près de 4400 hommes et femmes ont été démobilisées, ou du moins sont en passe de l'être et son entrés dans le processus. Ils vont être intégrés soit dans les gardes pénitentiaires, soit dans les services des douanes et de surveillance des frontières. A comparer à l’estimation de 64.000 personnes des forces “supplétives” à démobiliser (un chiffre révisé récemment, on parlait de 110.000 auparavant). On comprend que l’ampleur de la tâche.La démobilisation est fondée sur le volontariat. Il est trop tôt selon un responsable de passer à un programme contraignant.
Ceux qui restent ne sont pas payés par l’armée. Mais souvent ils continuent de porter, outre leur arme, un uniforme. « Ils sont, en outre, nourris, logés dans les casernes » raconte un officier français. Pour vivre, certains… rançonnent. Le programme de réinsertion est en place. Mais ses effets sont encore limités. Chacun compte en fait sur la reprise économique, qui commence à se voir, au moins à Abidjan, pour offrir un débouché aux anciens soldats et rebelles. « Les opportunités économiques sont plus grandes » souligne un responsable du programme.