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Brève blogPiraterie maritime

Dernières nouvelles de la piraterie (7 avril 2013). Une vigilance de mise. Bilan de 4 mois en mer du commandant espagnol

(BRUXELLES2) La vigilance était effectivement de mise, alors que le temps semblait calme sur les attaques pirates, les forces maritimes anti-piraterie ont signalé deux attaques, dont l'une a été déjouée. Et la relève des commandants de zone de la force européenne Eunavfor a été l'occasion, une nouvelle fois, de rappeler que rien n'était joué, en matière de décrue de la menace.

Deux attaques pirates

L'une est survenue le 28 mars sur un navire de pêche dans le Golfe d'Aden, à 11° nord, 51° est. L'attaque a été déjouée. L'autre attaque s'est produite le 2 avril sur un navire marchand, à 13 miles au sud de Baraawe, sur la ligne de l'équateur à 44° Est. Un skiff avec sept ou huit personnes à bord a fait route vers le navire marchand avec des visées apparemment hostiles, puisque des tirs ont lieu vers le navire. L'équipe de sécurité à bord a « répliqué avec des tirs d'avertissement ». Le skiff a alors abandonné la poursuite.

 La force Eunavfor déployée dans l'Océan indien passe sous commandement portugais

Le Commodore Jorge Palma de la marine portugaise a pris le commandement samedi (6 avril) de la force anti-piraterie de l’Union européenne déployée dans le Golfe d’Aden et l’Océan indien, lors d'une petite cérémonie de remise du drapeau européen tenue dans le port de Djibouti. Comme B2 l'a déjà annoncé il y a plusieurs, l'officier portugais relaye ainsi son homologue espagnol, le contre-amiral Pedro Garcia De Paredes. C’est la première participation du Portugal à l’opération européenne. Lire aussi : Un nouveau commandant pour Eunavfor

Bilan de 4 mois en mer : 4 groupes pirates stoppés , 2 autres dissuadés d'agir

Cette relève a été pour le contre-amiral Pedro Garcia De Paredes l'occasion de dresser un bilan de ces quatre mois de commandement. La « bonne nouvelle » est que les efforts communs des forces anti-pirates comme une amélioration de la coordination ont permis de prévenir des attaques pirates. La force navale de l’UE a ainsi stoppé 4 des 6 groupes d’action pirates qui sévissaient en mer. Les deux autres s’en sont retournés vers le rivage sans succès. Sur les 29 suspects arrêtés par les unités européennes, 21 ont pu être transférés devant la justice, « après un travail complexe et difficile de recherche et de recueil des preuves, de la façon la plus complète ». La « mauvaise nouvelle » est que la menace demeure. Les pirates sont « toujours prêts à attraper une proie nouvelle pour exiger une forte rançon pour les otages du navire et nourrir leur activité criminelle. Ils tiennent encore en otage « 60 marins innocents dans des conditions déplorables ». Ils peuvent continuer à « se déplacer en toute liberté et impunité dans nombreux endroits en Somalie, en gardant des sanctuaires d'où ils peuvent se préparer et de lancer leurs assauts ». Conclusion pour l'officier espagnol, en guise de viatique pour son successeur : « nous devons être sûrs que tout signe de complaisance ou de faiblesse dans notre engagement soit banni à tous les niveaux ». Avant de lui souhaiter le traditionnel "Good luck".

Relève allemande à Djibouti

Une autre relève avait eu lieu quelques jours plus tôt. La frégate FGS Karlsruhe (F-212) a ainsi passé le relais à son sister-ship, le FGS Augsburg (F-213), mercredi (3 avril), après 5 mois de déploiement au sein de la force navale européenne anti-piraterie EU NAVFOR. Le Karlsruhe avait rejoint l'opération Atalanta le 18 novembre 2012. C'est la 14e rotation des équipes allemandes. Depuis le début de l'opération en 2008, Berlin a toujours engagé au moins un navire, souvent deux, dans cette opération. « Quand nous avons rejoint EUNAVFOR, les attaques pirates s'étaient heureusement réduites grâce à la combinaison de la présence internationale et de l'utilisation des meilleures pratiques maritimes (BMP) », a expliqué le commandant du Karlsruhe, le Commander Volker Herbert Blasche. « Ceci dit, la situation en Somalie reste fragile et je crois qu'il est important de continuer à assurer une présence militaire sur mer ; c'est un message clair aux pirates comme à leurs investisseurs. C'est comme éteindre un feu, vous ne pouvez quitter les lieux si le feu est éteint mais continue d'avoir des braises. Ce que nous faisons, c'est de continuer à maintenir la pression sur les groupes pirates qui ont toujours l'intention de sortir en mer pour attaquer des navires. »

Les autorités égyptiennes relâchent un navire contrôlé pour présence d'armes

Le Comr, un navire battant pavillon togolais, avec 14 hommes d'équipage a été relâché samedi (6 avril) par les autorités égyptiennes après trois jours de détention. Celles-ci étaient intervenues, selon Reuters, au nord de Ras Muhammad dans la péninsule du Sinai, les autorités trouvant à bord armes lourdes et munitions. Des équipements destinés à une société de sécurité privée assurant la protection des navires contre les pirates, selon la version officielle. Le navire et son équipage ont ainsi été retenu trois jours le temps des vérifications, puis escorté jusqu'au large de Safaga.

Lire aussi : Le bon filon du “faux pirate”

Nicolas Gros-Verheyde

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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