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Le retrait peut commencer, la Misma doit se déployer dit le général Camara (Mali)

(crédit : Union européenne / B2)

(BRUXELLES2) Pour le ministre de la défense malien, le général Yamoussa Camara, qui s'est exprimé devant les caméras de l'Union européenne, lundi dernier (25 mars) le temps du retrait est venu. « Le plus dur a été fait maintenant ». Il demande en revanche le déploiement « rapide » de la composante civile de la Misma, l'estimant nécessaire pour mieux observer les différents cas d'exaction qui peuvent se produire contre la population. Les actes commis par des soldats contre la population sont « isolés » et seront « sanctionnés », a-t-il assuré. Quant à la mission EUTM, elle est utile. Mais « ce ne sera pas suffisant ».

Maintenir tous les effectifs n'est pas utile

« Le plus dur a été fait maintenant. Je ne pense pas qu’il soit encore utile de maintenir les mêmes effectifs ici aujourd'hui. D’accord, il y a encore des petits groupes qui se sont retirés dans les zones refuges qu’il va falloir continuer à traquer pour neutraliser complètement. Je crois que pour ce faire, on n’a pas besoin de tout es effectifs ici. Je pense que le fait que la France veut commencer à diminuer ces effectifs au mois d’avril ne posera pas de problème particulier. Car nous estimons que les éléments de la Misma seraient également pleinement déployés en ce moment aux côtés des forces armées qui sont en train de remettre le potentiel à niveau. »

Les exactions contre la population seront sanctionnés

« On ne peut pas se permettre de commettre des actes contre la population dont nous avons la tâche de défendre. Il faut que les gens comprennent que même s’il y a des actes isolés, ce ne sont pas des actes délibérés, et les actes délibérés ne resteront pas impunis. Nous avons un contrat moral vis à vis de l’ensemble de la population. Et nous entendons honorer ce contrat moral pour honorer la confiance des populations maliennes dans toutes leurs composantes.  (...)

La composante civile de la Misma doit se déployer

« Notre souhait est que la composante civile de la Misma soit déployée le plus tôt possible, pour permettre d’avoir des observateurs neutres sur le terrain, parce qu’on est un mauvais avocat de soi-même pour qu’on puisse identifier sur le terrain qui fait quoi.»

La mission EUTM : une première étape

« La mission EUTM va durer 15 mois. Bien entendu ce ne sera pas suffisant (pour l'armée malienne). Cela va permettre de former un noyau d’instructeurs qui pourront continuer à assurer la formation, en continuité donnée par EUTM. Ce n'est pas suffisant. Nous en avons conscience. Et même dans le domaine de l’équipement, quel que soit l'équipement que les partenaires européens et autres partenaires financiers pourront nous apporter, ce sera pas suffisant. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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