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Escapade à Bruxelles. Sarkozy reste toujours président en Belgique

(B2) Nicolas Sarkozy est toujours président… à Bruxelles. Dans une cérémonie, très présidentielle, il a remis mercredi dernier les insignes de la Légion d’honneur à Didier Reynders, le vice-Premier ministre belge (Libéral) chargé aujourd'hui de Affaires étrangères. Une cérémonie très privée avec beaucoup de monde : 400 invités, hommes d’affaires, le ban et l’arrière ban du parti libéral wallon. Mais sans la presse. La presse belge – montrant dûment patte blanche – a pu participer à l’événement. Avec une limite. Il était bien mentionné sur l’invitation qu’il n’y aurait « pas de possibilités de questions » au président français. C’est beau la presse quand elle est silencieuse. La Corée du nord a de quoi tenir. Dans le Palais d’Egmont, la résidence d’apparat des affaires étrangères belges, Sarkozy a pu se croire encore une fois au firmament présidentiel. Foule, applaudissements, rires de circonstances rien ne manquait. Nicolas a cependant prévenu tout syndrome Depardieu

Fidèle à lui-même, il n’en a pas oublié de tacler l’un ou l’autre. Si la Belgique était restée France, nous aurions été concurrents « j’aurai peut-être pu me débarrasser de toi en t’envoyant chez Angela (Merkel) » a-t-il énoncé. « Enfin, on ne réécrit pas l’histoire, sauf… quand on s’appelle Giscard d’Estaing ». Et pif une seule balle, deux victimes !

Se prenant à aimer un dicton wallon « faites comme à Liège, laissez pleuvoir ». Se demandant s’il n’était pas « un peu de Liège. Je laisse pleuvoir. Il ne sert à rien de maudire la pluie. Car elle finit toujours par laisser place au soleil ». Paf pour les juges !

Sarko s’est cependant défendu du syndrome Depardieu. « Je n’ai pas vocation à m’installer. Je suis juste de passage. Profitant de l’invitation d’un ami. Je repartirai ce soir. Il y a des moments où on est heureux de se retrouver parmi des gens qu’on aime, au milieu de sa famille ». C’est vrai le mouvement réformateur – le parti de Didier Reynders – c’est bien plus ‘cool’ que l’UMP ravagée.

Clou du spectacle, la remise du ruban de commandeur. Abandonnant le traditionnel « au nom du président de la République », Sarko a prononcé la formule plus simple « au nom de la république ». Le président c’est lui, pas François ! Qu’on se le dise

(Nicolas Gros-Verheyde)

NB : Sarkozy en a profité pour aller voir Herman Van Rompuy et José-Manuel Barroso. Il a profité de son passage à Bruxelles dit-on un peu gêné chez José-Manuel Barroso. Se verrait-il à la place de président du Conseil européen ?…

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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