B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Golfe Moyen-Orient

L’opération Anatolian Protector a démarré

départ des véhicules Patriot des Pays-Bas (crédit : Ministère néerlandais de la Défense)

(BRUXELLES2) Les véhicules porteurs des missiles Patriot sont partis des Pays-Bas et d'Allemagne. Un convoi de 150 véhicules (6 x 25) a ainsi parcouru les 300 km qui séparaient la caserne de Vredepeel du port. Ils ont embarqué les premiers à partir du port d'Eemshaven, les seconds de Travemünde (Lübeck) à bord du ferry Suecia Seaways de DFDS. Ils devraient arriver en Turquie vers le 21 ou 22 janvier. Les soldats allemands seront stationnés à Kahramanmaras, entre la base aérienne de Incirlink et la ville de Diyarbakir. Les Néerlandais seront stationnés à Adana. Les Américains à Gaziantep.

Eléments précurseurs

Ce mardi (8 janvier), 50 soldats "éléments précurseurs" — 30 néerlandais et 20 allemands — ont embarqué dans deux Hercules C-130 allemands  à l’aéroport d’Eindhoven. Destination : la Turquie et la base aérienne de Incirlink pour préparer les installations des missiles. 270 militaires néerlandais devraient suivre. Et un peu plus de militaires allemands. Les coûts de la missions sont estimés à 42 millions d'euros, pour les Pays-Bas, selon le Volkskrant. Le contingent allemand comprend au total 350 soldats et se compose essentiellement de deux unités de tir Patriot de l'Armée de l'Air. Chaque unité de feu comprend jusqu'à huit lanceurs de huit missiles, une station de commande de tir et un radar multifonction.

Objectif : prévenir toute attaque et empêcher l'escalade du conflit

L'objectif de ce déploiement est uniquement "défensif" comme l'ont rappelé sur tous les tons les différents responsables politiques et militaires de l'Alliance atlantique. Comme l'a expliqué le général néerlandais Tom Middendorp, il s'agit de protéger le territoire et la population turcs contre la menace de missiles Scud qui, avec une portée « de plusieurs centaines de kilomètres, peuvent facilement atteindre les villes turques. La prévention vaut toujours mieux que guérir. Et c'est pourquoi nos soldats partent pour la Turquie : afin d'éviter qu'un missile syrien, que ce soit ou non par accident, se retrouve dans une grande ville turque. » Mais — a-t-il ajouté — nous allons aussi en Turquie pour empêcher l'escalade du conflit. » Pour les militaires, « montrer vos dents empêche de créer plus de violence. C'est vraiment la force de nos forces armées. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®