B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Analyse BlogGolfe Moyen-Orient

La coalition syrienne reconnue par l’Union européenne, au dessert

Ahmad MOAZ AL-KHATIB lors de sa visite à l'Elysée le 17 novembre dernier (crédit : Présidence de la république)

(B2) Il n'y a pas besoin de mots ou de grandes déclarations parfois. En terme diplomatiques, un bon déjeuner vaut toutes les reconnaissances du monde. C'est le parti pris des Ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne pour faire taire leurs divergences d'approche.

Les "27" auront en effet à leur table, lundi, Ahmed Moaz Al-Khatib, le président de la Coalition des forces d'opposition et révolutionnaires syriennes. Certes il ne s'agira que d'un dessert et d'un café pris ensemble. Puisque auparavant les ministres auront eu un autre sujet à débattre aussi épineux : l'évolution de la situation au Moyen-Orient (avec la question également des relations entre l'UE et la Russie). Mais c'est une façon également de prendre les distances avec toutes les précautions littéraires qui avaient été prises lors du dernier conseil des ministres

Le 19 novembre dernier, le débat s'était aiguisé entre les tenants de conférer à la nouvelle coalition de l'opposition syrienne le statut de "représentant légitime unique" et ceux partisans de conférer un statut plus vague, on avait finalement choisi de ne pas choisir, avec une formule équivoque de « représentants légitimes des aspirations de la population syrienne ». Lundi, l'Union européenne aura ainsi délibérément validé le choix de la coalition comme "le représentant légitime" du peuple syrien.

La France (le 13 novembre) suivie par l'Italie (le 19 novembre) et le Royaume-Uni (le 20 novembre) avait choisi de reconnaitre l'opposition comme "le" représentant légitime du peuple syrien. Les Etats-Unis, un temps hésitant, semblent prêts d'adopter ce point de vue puisque mercredi (5 décembre) à Bruxelles, Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat, a reconnu que l'organisation de l'opposition allait « dans la bonne direction ». Et qu'elle avait « l'intention et la volonté de travailler avec (elle) » et même de trouver de « chercher de nouvelles voies de les aider ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®