La coalition syrienne à demi reconnue
(BRUXELLES2) L’Union européenne a décidé lundi (19 novembre) de reconnaître les membres du tout nouveau front d’opposition, la "Coalition nationale des forces d'opposition et révolutionnaires syriennes" comme « représentants légitimes des aspirations de la population syrienne » (considers them legitimate representatives of the aspirations of the Syrian people).
Une formulation qui permet de saluer la nouvelle coalition sans se lier trop à elle. Certains Etats (la France surtout) estimaient qu'il fallait la reconnaitre comme "le" représentant, d'autres comme "un" représentant. Finalement la trouvaille a été de supprimer l'article, selon une formulation grammaticalement bancale mais diplomatiquement acceptable. «Nous avons décidé spécifiquement de la formulation syntaxique (...) c’était celle avec laquelle tous les Etats-membres étaient le plus à l'aise » a commenté à la presse Catherine Ashton, la Haute Représentante pour les Affaires étrangères, à l'issue du Conseil.
Une première étape
L’Union européenne a surtout salué l’accord comme une première étape dans un processus d’unification. Et si les Ministres ne reconnaissent pas clairement et directement la nouvelle coalition en tant que seule et unique représentante. Le front d’opposition crée à Doha devrait notamment faire preuve d’une ouverture complète dans son travail envers tous les groupes d’opposition et tous les segments de la société civile et qu’il se souscrive également aux principes des droits de l’Homme et de la démocratie.
Certaines minorités pas encore représentées
« Cela montre qu’il y a encore du chemin pour dire qu’elle est « le » représentant de l’opposition. » a expliqué un ministre ayant participé aux débats. « L'opposition doit encore s’étendre et s’unifier. On n'y compte pas beaucoup de Kurdes, pas d’Alaouites, et il faut faire de la place à des personnalités issues du régime. Il ne faut pas aller trop vite, pour être sûr que tout le monde se sente à l'aise dans cette opposition. On n’y est pas encore. » « On ne peut pas donner une exclusivité quand tous les groupes ne sont pas encore représentés » a-t-il ajouté.
Une réception symbolique
A défaut de reconnaissance juridique complète, l'opposition syrienne pourrait trouver une marque symbolique prochainement. A l'initiative de la France, soutenue par la Belgique, elle pourrait ainsi être reçue au prochain conseil des ministres des Affaires étrangères, voire au sein du sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement.
(avec D.Kerlouet)