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L’auteur de l’embuscade d’Uzbin abattu par un raid de l’OTAN

(BRUXELLES2) La nouvelle a été communiquée aujourd’hui, date anniversaire de l'attentat du 11/09, par la force de stabilisation de l'OTAN (ISAF) en Afghanistan. Le mollah Hazrat auteur de l'attaque des soldats français à Uzbin en2008, a été tué dans un raid aérien mené par l'OTAN, ainsi qu'autre chef taliban local, Shakir. Les deux hommes ont été tués dans une frappe aérienne de haute précision précise le QG de l'Alliance, dimanche (9 sept) dans la zone d'Alisheng, province de Laghman. "Aucun civil n'a été touché au cours de l’attaque", précise le communiqué , selon une reconnaissance faite après la frappe. Le mollah Hazrat aurait ces derniers mois, «ordonné plusieurs attaques contre les forces afghanes et de la coalition, incluant l’utilisation d’attentat-suicides dans Kaboul» et «coordonné l’entrée dans le pays d’insurgés venant du Pakistan», selon le communiqué de l'ISAF. Tandis que Shakir, alias Attullah, est présumé responsable pour de nombreux attentats meurtriers dans cette province de l'ouest de l'Afghanistan ; la coalition le soupçonnait ces derniers temps de préparer l'enrôlement d’une nouvelle équipe de jihadistes.

L’embuscade de Uzbin à l'été 2008, qui est toujours aujourd’hui l’attaque la plus sanglante pour les Français depuis le début de l’intervention occidentale dans le pays, avait conduit à la mort de dix soldats français et en avait laissé 21 autres blessés. L’armée française venait, quelques jours plus tôt, de prendre le commandement de cette vallée du district de Surobi, non loin de la province de Laghman et la patrouille à pied, chargée de sécuriser la zone avait été pris «sous un feu nourri», racontait alors le général Jean-Louis Georgelin. S’en était alors suivie une bataille de deux jours contre «plus d’une centaine de talibans», selon l’ISAF. La majorité des soldats tués appartenaient au 8ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Castres. L’affaire avait à l’époque fait grand bruit et posé un certain nombre d’interrogations tant sur les moyens de l’armée française que les circonstances exactes des décès. Un compte-rendu de l’OTAN, publié dans les médias canadiens mais démenti par le ministère franaçs de la défense, affirmait que les militaires français n’avaient pu combattre plus de 90 minutes, faute de munitions. Après plainte des familles, une enquête a été ouverte par un juge d'instruction. Ouverture d'une enquête plutôt rare, du moins en France, pour des morts en opération. La Cour de cassation a cependant confirmé en mai dernier, le bien fondé d'une telle ouverture d'enquête. La question de l'appui aérien, manquant ce jour-là, est sur la table, tout comme l'encadrement et la formation sur place, et l'existence d'une  "négligence ou d'un manquement à une obligation de sécurité".

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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