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Nagorno-Karabakh: Oui, l’Europe peut s’investir un peu plus (expert du LINKS)

Dennis Sammut lors de l'atelier de la sous-commission Sécurité et Défense le 20 juin 2012 (© Parlement Européen)

(BRUXELLES2) Il est fabuleux de voir combien les Européens - en tant qu'entité - semblent peu investis dans la résolution du conflit du Nagorno-Karabakh. Certes ce n'est pas facile. Mais il y a tout de même « certaines pistes » que l'on pourrait suivre selon Dennis Sammut, directeur du LINKS (London Information Network on Conflicts and State-building), l'un des experts présent à l'atelier organisé par la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement Européen. A commencer par une plus grande implication dans l'observation du conflit de façon plus active, avec des attachés de défense déployés dans les principales capitales engagées et le lancement de projets de sécurité.

1ère recommandation : Surveiller l'évolution et assister les militaires des deux parties.

Il recommande par exemple de « mieux utiliser l'imagerie satellite à la fois pour évaluer la situation et pour aider les parties à éviter des erreurs de perception ». Il faut aussi établir un contact direct avec les commandements militaires des deux côtés. Un « premier pas » consisterait à déployer des officiers militaires de liaison dans ses délégations à Baku et Yerevan.

2e recommandation : Lancer et assister des projets de sécurité

Autre recommandation : la Commission Européenne est invitée à lancer et à financer des projets de sécurité en parallèle au processus de paix. Un peu comme les différents projets qu'elle finance dans différentes région, notamment au Sahel. Lire aussi : Les « autres » programmes européens de sécurité au Sahel

3e recommandation : Les mesures de confiance, pas une panacée.

Les mesures de confiance, si elles sont utiles, ne doivent en aucun cas remplacer un processus de paix crédible. D'ailleurs, souligne Dennis Sammut, s'arrêter uniquement sur ces mesures risquerait d'être contre-productif : l'Azerbaïdjan risquerait d'y voir une légitimation du maintien du status quo, ce dont il ne veut pour rien au monde.

4e recommandation : Favoriser le contact en créant des « espaces de sécurité ». Et être prêt.

L'UE doit se fixer comme objectif de favoriser le dialogue entre les deux parties et de créer les conditions de ce dialogue. Il s'agit de créer des « opportunités » également appelées « espaces de sécurité » (« safe spaces » en anglais) pour des réunions qui doivent se tenir sur place. L'UE doit également être prête (et montrer qu'elle l'est) à déployer du personnel en cas d'accord sur une mission d'observation du cessez-le-feu.

5e recommandation : Une heure de télévision

En outre, l'UE doit faire en sorte que les populations locales soient informées à la fois des enjeux d'un tel conflit qui souvent les dépassent, mais aussi sur les perspectives européennes qui pourraient s'ouvrir à elles en cas de paix. Un bureau d'information européen pourrait ainsi être ouvert. Mais aussi diffuser, par exemple, une émission de télévision d'une heure dirigée vers les deux parties.

Le Parlement Européen leader du dialogue

Se basant sur les résolutions adoptées par le Parlement sur ce sujet (en particulier celle du 18 avril 2012), David Sammut encourage le Parlement à prendre la tête dans la promotion du dialogue, en organisant des rencontres où les diplomates et les experts pourraient échanger leurs vues. Il semble que cela ait été le cas durant cet atelier d'ailleurs.

Lire aussi: Une guerre ouverte (très) à l’Est de l’Europe ? De plus en plus probable à moyen terme

Rédaction de B2

© B2 - Bruxelles2 est un média en ligne français qui porte son centre d'intérêt sur l'Europe politique (pouvoirs, défense, politique étrangère, sécurité intérieure). Il suit et analyse les évolutions de la politique européenne, sans fard et sans concessions. Agréé par la CPPAP. Membre du SPIIL. Merci de citer "B2" ou "Bruxelles2" en cas de reprise

3 réflexions sur “Nagorno-Karabakh: Oui, l’Europe peut s’investir un peu plus (expert du LINKS)

  • Tout ceci est bien beau, vers l’Orient compliqué, on veut aller avec des idées simples… C’est bien… mais l’Europe de la non-défense n’a pas les moyens d’intervenir partout… à son grand regret… parce que les Etats font de la Défense la variable d’ajustement des budgets… et c’est ce que fera Monsieur Hollande en France. On restera dans les mots, les paroles, encore et toujours des paroles.

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