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Mission Nestor retardée. Hésitations kenyane et tanzanienne

(BRUXELLES2) La mission européenne de renforcement des capacités maritimes (Eucap Nestor) se heurte toujours à un problème de taille. Plusieurs pays où doit se dérouler cette mission n'ont toujours pas envoyé de lettre d'invitation et donc confirmé leur volonté officielle d'accueillir une mission européenne de la PeSDC. Cette formalité est un préalable nécessaire et quasi-obligatoire pour pouvoir continuer la mise en oeuvre de cette mission qui doit cependant démarrer cet été. Selon nos informations, si Djibouti et les Seychelles ont bien envoyé une lettre d'invitation, le Kenya et la Tanzanie n'ont pas procédé à cette formalité.

Au Kenya, cette absence est due en bonne partie aux difficultés politiques du pays et aux réticences manifestées par quelques personnalités locales ; réticences qui se sont particulièrement exprimées pour l'accueil des pirates. Point à préciser : des élections générales (législatives et présidentielles) sont prévues en mars 2013, et trois des dirigeants actuels (le Premier ministre Odinga, le vice-Premier ministre Kenyatta, le vice-Président Musyoka) figurent parmi les principaux candidats à la magistrature suprême.

En Tanzanie, le contexte est aussi difficile. Le pays a toujours balancé entre une implication dans l'opération européenne - ainsi l'accord de transfert des pirates n'a toujours pas été signé - et son intégration dans une optique plus régionale, avec un "jeu" pour le moins trouble de l'Afrique du Sud, qui tient apparemment à préserver son arrière cour. Ceci semble se doubler également d'une volonté locale, semble-t-il, d'obtenir une contribution sonnante et trébuchante de la part importante de l'Union européenne, notamment en termes de matériel. Comme le résume, ironiquement, un diplomate européen, « pour venir les aider, il faut passer à la caisse. Le résultat sans doute d'une certaine pratique depuis des années des politiques de développement qui a développé ce type de réflexe du "chèque" ».

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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