Malgré la crise, agir “Européen” face aux catastrophes est nécessaire (sondage)
(BRUXELLES2) Les citoyens européens font confiance à l'action de l'UE en termes de protection civile, si l'on en croit les résultats du dernier sondage (eurobaromètre), réalisé en février et mars derniers, et qui est publié aujourd'hui. Malgré la crise, ces chiffres montrent que le sens de la solidarité n'est pas mort...
Soutien à l'aide humanitaire...
Une large majorité des sondés (84%) estiment ainsi qu'il faut continuer à financer l'aide humanitaire malgré la crise économique et les pressions sur les finances publiques, ce qui représente une hausse de 9 points par rapport à 2010. « Même en ces temps difficiles, les citoyens de l'UE restent favorables à l'aide que nous apportons aux populations du monde entier qui connaissent de graves difficultés pour des raisons indépendantes de leur volonté », souligne la commissaire européenne en charge de l'Aide humanitaire et de la Réponse aux crises, Kristalina Georgieva.
... et pour la gestion des catastrophes
Sur les quelques 26 751 répondants, 82% estiment qu'en ce qui concerne la gestion des catastrophes, l'action au niveau de l'UE est plus efficace que des actions menées individuellement par les Etats Membres. En cause, le manque de ressources de certains Etats, et donc la nécessité de mutualiser ces ressources : 92% pensent que tous les pays n'ont pas les ressources suffisantes pour gérer à eux seuls une catastrophe majeure. De plus, les catastrophes ignorent les frontières nationales : une réponse au niveau européen est donc plus pertinente.
... mais des variations selon les pays
Toutefois, on observe des différences selon les pays. Parmi les plus grands adeptes d'une gestion européenne des catastrophes, on trouve Chypre (96%), la Grève (91%) ou encore la Belgique (88%), tandis que d'autres sont un peu moins enthousiastes: la Roumanie (75%), le Royaume-Uni (76%), l'Autriche ou encore la République Tchèque (78% tous les deux). En outre, l'action de l'UE ne doit pas se limiter au territoire européen : 89% des sondés sont d'accord pour dire que l'UE doit aider tout Etat non-membre frappé par une catastrophe, en coordonnant l'envoi d'experts et de matériel sur place.
Des Européens fortement préoccupés par le risque de catastrophe
D'après ce sondage, les Européens semblent exprimer un haut degré de préoccupation vis-à-vis d'éventuelles catastrophes. En particulier, ce sont les catastrophes causées par l'homme qui font l'objet de craintes : 75% des répondants placent les désastres comme les accidents nucléaires ou les marées noires en haut de la liste, avant les catastrophes naturelles comme les inondations ou les tremblements de terre (67%), les attaques terroristes (64%) ou encore les conflits armés (59%). Une grande majorité (84%) est d'accord pour dire que les Etats Membres de l'UE devraient être obligés, par la loi, de préparer (et publier) des plans de gestion de crise à cet effet.
NB : ce fort soutien à la solidarité internationale de l'UE n'est pas nouveau, c'est une constante depuis des années. Le fait que ce chiffre se maintienne malgré la crise est un signe notable. Même s'il faut toujours prendre avec des "pincettes" les sondages Eurobaromètre réalisés par la Commission européenne, qui sont souvent orientés vers des nécessités politiques. On remarque toutefois que si les citoyens européens appuient l'action de l'UE dans la protection civile, cela ne veut pas forcément dire qu'ils la connaissent ou la comprennent bien. Seuls 17% estiment être informés des activités de l'UE dans la protection civile (27% en ce qui concerne l'aide humanitaire). Il y a ainsi encore un net effort à faire entre les projections du "désir" d'action européenne et la "connaissance" de son action réelle.
Résumé de l'enquête, à télécharger ici (catastrophes) et là (aide humanitaire). Rapport complet dans les Docs de B2
On peut douter que le citoyen lambda connaisse les subtilités de l’aide européenne. Dites lui que l’Europe aide les populations victimes des catastrophes, son coeur bat et ses mains applaudissent. Prenons acte de ce sentiment généreux… Qui ne le serait pas, dans l’Europe victimaire bien pensante… Donc, quel crédit accorder à ce sondage?… que les Européens aiment leur prochain et veulent aider les victimes… Comme on dit, ça ne mange pas de pain… et ça ne fait pas de mal… passons donc aux choses sérieuses, le financement de l’Europe, de sa défense… alors là, les Européens risquent d’être moins généreux.