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L’Europe normalise ses contacts avec la Birmanie. Embargo sur les armes conservé

(BRUXELLES2) Les "27" devraient lundi (23 avril) suspendre la majorité des sanctions décidées contre la Birmanie, notamment les sanctions économiques, les sanctions individuelles (interdictions de visas), et autoriser la reprise du versement de l'aide au développement. Ce qui devrait être un signe important venant de l'Europe concernant la normalisation des relations avec ce pays d'Asie. La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères a reconnu mardi (17 avril) au Parlement européen, les récents progrès réalisés par les autorités birmanes, sur trois points en particulier : d'abord, les élections partielles qui ont permis une certaine ouverture. Ensuite, la libération de prisonniers politiques : « une large majorité a été relâchée » même si « il est difficile de savoir exactement combien restent » ; il y a là selon Catherine Ashton "un réel progrès - et de la détermination pour résoudre les cas restants ». Enfin, la paix avec les différentes communautés ethniques : « Toutes les négociations de paix (...) ont amené à des cessez-le-feu (...) avec une exception », celle de la région de Kachin (au Nord du pays), où les exactions contre les civils continuent, selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch publié en mars. Selon la Haute représentante, « assurer la paix ethnique est peut-être le défi le plus important et le plus immédiat ». Il faut travailler maintenant à « transformer les cessez-le-feu en paix durable ».

Les sanctions ne sont pas supprimées en soi, mais suspendues, pour une durée d'un an. Ce qui est un gage de pouvoir garder une certaine pression sur le gouvernement pour qu'il poursuive son évolution démocratique. Seul l'embargo sur les armes et les matériels servant à la répression restera ainsi effectif.

Lire aussi : Du bon déroulement des élections en Birmanie et de ses conséquences

NB : article rédigé avec l'aide de Mieszko Dusautoy

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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