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Et un bateau-mère de moins. Libération d’un dhow sri-lankais (Maj2)

(crédit : marine espagnole)

(BRUXELLES2) Le patrouilleur espagnol "Infanta Elena" - qui fait partie de la force européenne anti-piraterie - a intercepté un dhow sri lankais, le "Nimesha Duwa" « bien connu dans la région ». Depuis qu'il avait été capturé par les pirates somaliens, il y a six mois, il servait en effet de bateau mère et est fortement soupçonné d'avoir mené une attaque manquée sur un navire marchand dans le canal du Mozambique le week-end dernier.

* C'est l'attaque sur ce navire philippin vendredi (13 avril) dans le nord-est du canal du Mozambique qui donne le signal ; les pirates sont dans la zone. Dans le même temps, le Centre de coordination maritime de Dar es Salaam lance un message d'alerte : il n'y a plus de signe d'un yacht sud-Africain, le Dandelion, un catamaran Leopard 47, en route vers Mayotte qui aurait du arriver à Pemba vendredi. L'inquiétude monte d'un cran. On craint que le catamaran ait fait l'objet d'une capture. Un avion de patrouille maritime français prend l'air ; ce sont en effet les Français qui assurent la fonction de "Search and Rescue" dans la zone. Sur mer, c'est la marine sud-africaine qui prend le relais. Le navire ravitailleur SAS Drakensberg (A-301), mène ainsi les recherches à partir de dimanche, à l'aide de son hélicoptère embarqué.

Le dhow suspect des pirates est finalement localisé par l'avion français, lundi matin, au large des côtes tanzaniennes, dans la direction du nord, et identifié comme étant le Nimesha Duwa, capturé le 9 novembre 2011. Quant au yacht sud africain, il est aussi repéré, lui au large de Pemba, souffrant en fait d'une simple avarie technique, panne de moteur. Tout le monde souffle. Mais l'opération continue. Au lieu de sauvetage, il s'agit alors d'une opération "d'interdiction de la piraterie", comme le précise la marine sud-africaine. Les recherches se poursuivent durant les 24 heures suivantes. Les navires tanzanien et espagnol (Eunavfor) bloquent l'accès nord, contraignant les pirates à ne pas pouvoir fuir. Mais le mauvais temps empêche toute autre recherche la journée suivante. Les suspects sont finalement arrêtés, mercredi midi (18 avril), vers l'Ile de Songo Songo, par les Tanzaniens.

L'interception a lieu à une cinquantaine de miles au large de la côte de la Tanzanie, entre les îles de Pemba et Mafia, au coucher du soleil, mercredi (18 avril). Les Espagnols trouvent à bord du dhow sept pirates somaliens suspects et six pêcheurs. Tous ont été examinés par le médecin de bord espagnol. Tandis que la marine tanzanienne intervient contre un skiff et arrête 5 autres suspects. Les pirates ont été transférés en Tanzanie pour y être incarcérés.

NB : La neutralisation des bateaux-mères utilisés par les pirates somaliens est une des priorités de la nouvelle stratégie offensive définie par les forces européennes et de l'Alliance Atlantique, il y a plus d'un an. Un autre navire a été récupéré récemment. Lire : Un dhow yémenite, servant de bateau-mère, libéré

(Maj) ajout des informations sur la marine tanzanienne (Maj2) et la marine sud-africaine.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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