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Syrie : les 27 appellent la Russie et la Chine à faire un effort (maj)

(BRUXELLES2, sommet européen) Faute de mieux, les chefs d'Etat et de gouvernement - réunis au Sommet européen à Bruxelles vendredi (2 mars) - ont dans leurs conclusions, qui vont être publiés dans quelques instants, demander une nouvelle fois au président Assad de « quitter le pouvoir pour laisser la place à un processus de transition pacifique ». Ils demandent également aux autorités syriennes de « stopper immédiatement la violence massive et les abus des droits de l'homme à la population civile », de « faciliter l'accès aux agences humanitaires indépendantes pour que l'aide puisse être distribuée selon les principes humanitaires », c'est-à-dire sans distinction du statut ou de la position de la personne, de façon neutre et impartiale. Et, surtout, ils appellent « tous les membres du Conseil de sécurité », en nommant particulièrement la « Russie et la Syrie, à travailler ensemble pour stopper la violence ».

Le Conseil national syrien reconnu

Les 27 endossent également la décision de leurs ministres des Affaires étrangères de reconnaitre le Conseil national syrien comme « un représentant légitime des Syriens » et appelle « tous les membres de l'opposition à s'unir dans une lutte pacifique pour une nouvelle Syrie ». L'Union européenne soutient également les « efforts de la Ligue Arabe » sans se prononcer expressément d'ailleurs pour le déploiement d'une force de paix.

L'annonce de nouvelles sanctions

Les 27 se montrent également « déterminés » à « accroître encore la pression sur le régime syrien tant que se poursuivront la violence et les violations des droits de l'homme ». Depuis le début de la crise, les Européens ont déjà pris, à douze reprises, une série de sanctions contre les personnes (gel des avoirs et interdiction de visas) ou à tonalité économique (banque centrale, transactions, minerais...). Ils envisagent d'en adopter de nouvelles. Le Conseil européen a ainsi demandé aux ministres des Affaires étrangères « de préparer de nouvelles mesures restrictives ciblées contre le régime ».

Recherche des criminels et des preuves

Le Conseil européen a marqué sa détermination « à faire en sorte que ceux qui sont responsables des atrocités commises en Syrie aient à répondre de leurs actes » et l'Union européenne a affirmé vouloir « travaillera en étroite collaboration avec ceux qui cherchent à rassembler les informations nécessaires sur ces crimes » et leur « apportera une aide ». A noter que l'UE a déjà prêté une assistance technique à la mission des observateurs de la Ligue Arabe. Ce paragraphe a été détaillé lors des discussions du Sommet européen, le Royaume-Uni et le Danemark ayant insisté pour avoir davantage de précisions notamment dans l'engagement européen à la recherche de preuves.

L'instrument humanitaire

Les 27 ont également annoncé leur intention « d'augmenter le montant (de l'aide humanitaire) « dès que les conditions sur le terrain permettront aux organisations humanitaires de donner davantage d'ampleur à leurs opérations de secours ». L'UE a déjà utilisé l'instrument humanitaire, mais de façon assez limitée : 3 millions d'euros par la Commission européenne et 5 millions d'euros par les Etats membres.

Lire également :

(Maj : papier complété à l'issue du Conseil avec les sanctions, l'aide humanitaire, la recherche des coupables).

Télécharger le texte complet des conclusions du Sommet européen

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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