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Extension d’Atalanta : décision approuvée vendredi. A l’attaque…

(B2, exclusif) Les ministres de l'Environnement des "27" (*) devraient approuver, vendredi, l'extension jusqu'à décembre 2014 de l'opération anti-piraterie de l'UE (Eunavfor Atalanta) ainsi que son extension géographique aux « eaux territoriales » ainsi que sur les « côtes de Somalie ».

Le texte a été mis au point en groupe des experts "relations extérieures". Il a été avalisé à l'issue d'une "procédure de silence" par les ambassadeurs de l'UE aujourd'hui. Il devrait passer aux ambassadeurs du Coreper ce mercredi (7 mars), avant d'arriver sur la table des Ministres, en point A. Les navires européens pourront alors s'attaquer directement aux bases logistiques des pirates à terre (destruction des stocks d'essence, des bateaux posés sur plage, des véhicules...) ou aux bateaux à l'ancre (destruction des skiffs pirates inoccupés). Ils pourront également bloquer les skiffs pirates ou bateaux mères à leur départ de la plage ou dans les eaux territoriales, voire opérer des interventions de libération sur les navires à l'ancre, si la sécurité le permet. Cela risque de désorganiser quelque peu les pirates qui vont être ainsi pris entre "deux feux".

Les pirates ne seront plus nulle part en sécurité. Entre les raids à terre effectués par les forces locales (Puntland, ...) et les forces européennes en mer, il pourra y avoir ainsi une conjonction d'action plus visible. Il ne semble pas exclu non plus que les forces européennes prêtent leur concours logistique (bateaux) aux forces somaliennes de police pour les acheminer et permettre un débarquement par la mer. Le simple passage d'un navire, proche des côtes, pourrait permettre aussi de montrer aux apprentis pirates qu'il y a un risque, et dissuader certains départs. Une notion de risque qui ne semble pas encore bien présente dans certains groupes pirates.

(*) Certains pourraient s'étonner que des ministres de l'Environnement se prononcent sur un point de défense. C'est la mécanique même de l'Union européenne qui permet ce dispositif. Le Conseil des ministres de l'UE est un seul organe, quelle que soit sa composition. Les points qui ont déjà été discutés et font l'objet d'un consensus peuvent être inscrits à l'ordre du jour de n'importe conseil des Ministres. Inutile donc d'attendre le prochain Conseil des Affaires étrangères.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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