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Brève blog

L’UE soutient le droit à manifester pacifiquement des Sénégalais (Maj)

(BRUXELLES2) Après un silence assez assourdissant, la Commission européenne a tenu à réagir, ce soir, aux derniers évènements au Sénégal, qui ont coûté la vie à plusieurs personnes (*). L'Union européenne « considère que l'interdiction des manifestations est inutile et inefficace, et exhorte les autorités à la lever » a assuré un porte-parole de Catherine Ashton, la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères, à B2. Elle « soutient le droit des Sénégalais à manifester pacifiquement. » Le porte-parole « regrette profondément les décès survenus ces derniers jours, et exprime sa sympathie aux familles des victimes ».

Elections crédibles, pacifiques et transparentes

Dans le même temps, l'Union européenne « souligne son attachement à des élections crédibles, pacifiques et transparentes, qui doivent refléter la volonté du peuple sénégalais. L'UE appelle toutes les parties à y contribuer, et à s'abstenir d'actions violentes. »  Précisons qu'une mission d'observation électorale (MOE) a été déployée au Sénégal « pour aider à assurer un processus transparent, dont le résultat peut être accepté par tous » lors des élections présidentielles du 26 février. « La MOE suivra de près le processus et rendra un rapport à ce sujet. L'UE étudiera avec beaucoup d'attention les recommandations qui seront incluses dans le rapport de la MOE » conclut le porte-parole, en guise d'avertissement contre toute tentative d'aider au résultat des élections.

NB : des échauffourées ont encore eu lieu mardi soir sur l'avenue Georges Pompidou à Dakar, entre la police et des manifestants, après un rassemblement de deux opposants du mouvement M23, le chanteur Youssou N'Dour et Idrissa Seck, rapporte l'AFP. Le chanteur - qui était alors juché sur une voiture - aurait été blessé à la jambe par un projectile.

(*) Interrogé par B2 et un autre journaliste africain, hier, lors du point de presse quotidien, les portes-paroles européens avaient un peu "pataugé" et "brodé" pour finir par expliquer que... nous aurions quelques commentaires plus détaillés dans les heures qui suivaient. Il a finalement fallu presque 36 heures - et quelques blessés de plus - pour avoir une réaction un peu plus construite. On ne peut qu'être assez étonné devant la timidité des réactions européennes - suivant en cela celle de la France - par rapport au comportement du président Wade face à son opposition.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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