L’UE exige que les responsables de torture en Libye soient poursuivis
(B2) Il a fallu plusieurs jours pour que l'Union européenne réagisse aux accusations de violation des droits humains faites notamment par Médecins sans frontières à Misrata en Libye (leur communiqué du 26 janvier). Elle l'a fait hier (31 janvier) par la voie de la Haute représentante de l'UE - plutôt que par un communiqué des 27, ce qui aurait été plus fort, mais semble-t-il impossible à atteindre. Quelques mots, quelques phrases qui balancent entre préoccupation — « L'UE est vivement préoccupée par les informations selon lesquelles des détenus seraient torturés et maltraités à Misrata »... — et satisfaction de voir les autorités libyennes prendre en compte les demandes européennes — « Je me félicite que les autorités libyennes aient annoncé aujourd'hui l'adoption de mesures destinées à régler bon nombre des problèmes qui se posent dans ce contexte », explique Catherine Ashton, dans le texte diffusé à la presse. « J'ai la conviction que le gouvernement libyen appliquera rapidement ces mesures afin de garantir la protection de ce groupe très vulnérable de personnes. L'UE est disposée à prêter assistance aux autorités libyennes pour soutenir leurs efforts visant à faire respecter les droits de l'homme, les valeurs démocratiques et l'État de droit ». La demande européenne peut être résumée en trois points : (1) « Il est essentiel que les droits de toutes les personnes détenues en Libye soient pleinement respectés conformément aux normes internationales » ; (2) « que les autorités accélèrent le processus visant à placer sous leur contrôle l'ensemble des lieux de détention » ; (3) « que les allégations de violations des droits des détenus fassent l'objet d'une enquête approfondie, impartiale et effective. Les personnes qui seraient responsables de violations devraient être traduites en justice. »